(Pékin) Pékin a suggéré mercredi au Canada de ne pas être « naïf », après des propos du premier ministre Justin Trudeau s’estimant persuadé que le sort de deux compatriotes emprisonnés en Chine avait été abordé lors du sommet Trump-Xi le weekend dernier.  

« Je suis convaincu que le président [américain] Trump a soulevé la question des Canadiens détenus en Chine » lors de sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping lors du sommet du G20 au Japon, a déclaré Justin Trudeau.  

« Il ne faut pas être naïf et penser que de soi-disant alliés peuvent véritablement s’impliquer dans des affaires qui ne sont pas les leurs », a réagi lors d’un point presse régulier Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Pékin et Ottawa traversent une grave crise depuis l’arrestation le 1er décembre, sur demande américaine, de Meng Wanzhou, une haute dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei. Les États-Unis la soupçonnent d’avoir contourné les sanctions américaines visant l’Iran.

La Chine a arrêté depuis l’ex-diplomate canadien Michael Kovrig et son compatriote consultant Michael Spavor, qu’elle soupçonne d’espionnage, et a condamné à mort deux autres Canadiens reconnus coupables de trafic de drogue.

Pékin assure que ces cas sont sans lien avec l’affaire Huawei.

« La Chine est un État de droit et ses institutions judiciaires traitent les affaires de manière indépendante conformément à la loi », a déclaré mercredi Geng Shuang.

En mai, Donald Trump a assuré Justin Trudeau du soutien américain dans les efforts du Canada pour obtenir la libération de ses ressortissants retenus en Chine.

Lors de leur entretien ce weekend au sommet du G20, le président américain et Xi Jinping sont convenus de relancer les négociations sur la guerre commerciale que se livrent les deux pays à coup de surtaxes douanières réciproques.