(Ottawa) L’ambassadeur de la Chine au Canada estime que les relations bilatérales entre les deux pays sont maintenant « à leur plus bas » depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a de cela plusieurs décennies.

Dans un texte préparé pour un discours prononcé jeudi, Lu Shaye a déclaré qu’il était attristé de constater que les relations entre le Canada et la Chine sont « glaciales ».

Les propos de M. Lu interviennent à un moment de tension accrue à la suite de l’arrestation à Vancouver de Meng Wanzhou, dirigeante chinoise dans le secteur des télécommunications, à la suite d’une demande d’extradition des États-Unis.

L’arrestation de la directrice financière de Huawei a provoqué la colère de la Chine. Depuis lors, elle a arrêté deux Canadiens soupçonnés de mettre en danger la sécurité nationale du pays, condamné deux Canadiens à la peine de mort pour trafic de drogue et interdit d’entrée d’importantes cargaisons de produits agricoles.

M. Lu n’a pas mentionné l’arrestation de Mme Meng — mais il a déclaré que les relations sino-canadiennes font maintenant face à de graves difficultés.

Il a ajouté que la Chine avait depuis longtemps de l’estime pour ses relations avec le Canada, en particulier parce que ça a été l’un des premiers pays occidentaux à établir des relations diplomatiques avec le pays asiatique.

« Pour des raisons évidentes, les relations sino-canadiennes actuelles font face à de sérieuses difficultés et sont à leur plus bas depuis que les deux pays ont établi des relations diplomatiques », mentionne une copie du discours de M. Lu qui a été publiée sur le site Internet de l’ambassade chinoise.

« Nous sommes attristés que l’état actuel des relations sino-canadiennes soit glacial et qu’elles soient confrontées à d’énormes difficultés. Les nœuds devraient être dénoués par ceux qui les ont noués. »

Il a ensuite exhorté le Canada à considérer le développement de la Chine d’une manière « juste et objective » et à respecter ses préoccupations. M. Lu a également mis en garde le Canada de « mettre fin aux mesures qui minent les intérêts de la Chine ».

Au cours des derniers mois, l’envoyé de Pékin a utilisé des mots forts pour parler de la relation. En janvier, il a déclaré aux journalistes canadiens que l’arrestation de Mme Meng était un « coup de poignard » d’un ami et a soutenu qu’il s’agissait d’une preuve de suprémacisme blanc.

L’ambassadeur Lu a aussi mis en garde contre des conséquences si le gouvernement fédéral interdisait à Huawei de vendre de l’équipement pour construire un réseau sans fil 5G canadien.

Il a tenu ces propos à Toronto lors d’un événement organisé par le Globe and Mail. Selon le document, l’ancien premier ministre Jean Chrétien était présent, de même que Darryl White, le chef de la direction de BMO.