Alors que de plus en plus de provinces désavouent le plan climatique du gouvernement fédéral, le premier ministre désigné François Legault a profité de sa rencontre bilatérale avec son homologue Justin Trudeau pour assurer à ce dernier qu'il sera pour lui un allié.

Et pour ce faire, il tâchera de convaincre le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, de revenir sur sa décision d'abandonner le marché du carbone. « Je vais essayer de l'aider (le premier ministre Trudeau) à défendre la bourse du carbone auprès de M. Ford et (tenter de convaincre) d'autres premiers ministres », a-t-il relaté.

« Moi, je suis pour la bourse du carbone. Pas pour la taxe, pour la bourse. [...] Avec une bourse, c'est le prix du marché. Le prix du marché, on ne se trompe pas, alors qu'une taxe, si on est tout seul à avoir la taxe, ça peut créer un problème », a-t-il exposé en entrevue à La Presse canadienne à Erevan, en Arménie, jeudi soir.

Les deux hommes ont eu leur premier entretien formel au sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie. Pendant le tête-à-tête, M. Legault n'a pas ressenti le besoin de revenir sur la mise en garde que lui a servie son homologue concernent un recours à la disposition de dérogation pour interdire le port de signes religieux chez certains employés de la fonction publique.

« J'ai pas fait exprès pour lui en parler », a-t-il lâché. Car « moi, mes avocats, nos gens qu'on a consultés en droit, pensent que le Québec a le droit d'interdire des signes religieux pour un groupe restreint, les personnes en autorité », a argué le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Les dirigeants ont aussi évidemment parlé d'immigration.

À ce sujet, François Legault a plaidé auprès du premier ministre Trudeau qu'il voudrait « idéalement » que la baisse de 20 % qu'il souhaite s'applique dans les trois catégories de nouveaux arrivants. « Pour la réunification familiale, qui relève d'Ottawa, je lui ai dit que je veux éventuellement récupérer les pouvoirs », selon le résumé qu'il a fait de cette rencontre.

Et quel a été l'accueil ? « On a demandé à nos équipes de travailler là-dessus », a indiqué le leader caquiste, se disant « très, très content » de cet entretien « sympathique » avec le premier ministre du Canada, alors qu'il effectuait ses premiers pas sur la scène internationale en participant au sommet d'Erevan.

Le premier ministre désigné, qui a profité de l'occasion pour rencontrer d'autres chefs d'État, notamment de l'Afrique, doit amorcer le voyage du retour dans la nuit de vendredi à samedi. Il doit annoncer le 18 octobre prochain la composition de son conseil des ministres, qui sera paritaire - à l'image de celui de Justin Trudeau.