Le gouvernement Ford fait preuve de discrimination envers les élèves des minorités sexuelles en abrogeant le nouveau programme d'éducation sexuelle, estiment des parents qui contesteront la décision devant le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.

Dans leur requête, ces parents soutiennent que le nouveau programme, qui avait été adopté par les libéraux en 2015, donnait aux enseignants et aux élèves les outils nécessaires pour vivre une expérience scolaire inclusive.

Comme ils l'avaient promis en campagne électorale, les progressistes-conservateurs ont décidé de remplacer le programme réformé par la version élaborée en 1998, en attendant de mener une nouvelle consultation. Six familles prévoient contester cette décision auprès du Tribunal des droits de la personne de l'Ontario au cours de la semaine prochaine.

Ces parents notent que l'ancienne version du programme, mise en place il y a 20 ans, ne fait aucune mention d'enjeux tels que la diversité des genres ou les droits des élèves LGBTQ. Leurs avocats ont soutenu jeudi que la décision du gouvernement violait le Code des droits de la personne de l'Ontario et qu'elle devrait être invalidée.

Le demandeur principal dans cette requête est un élève transgenre âgé de 11 ans, qui doit commencer sa 6e année en septembre. Les requérants espèrent que le Tribunal des droits de la personne entendra la cause avant la rentrée.

Les parents ont remarqué une différence immédiate chez leurs enfants lorsqu'est entré en vigueur en 2015 le programme réformé, qui abordait également des questions telles que le consentement sexuel et la cyberintimidation, a plaidé jeudi Me Mika Imai, une des avocates des parents.

La ministre de l'Éducation, Lisa Thompson, n'a pas directement commenté cette contestation judiciaire basée sur les droits de la personne. Elle a réitéré que l'ancien programme préparait adéquatement les élèves aux « réalités d'aujourd'hui », et rappelé que le processus de consultation permettrait à tous de s'exprimer.

Plus tôt cette semaine, la chef néo-démocrate, Andrea Horwath, a déposé à l'Assemblée législative une pétition signée par près de 1800 médecins, infirmières, travailleurs sociaux et autres professionnels de la santé. Les signataires soutiennent que l'abrogation du programme modernisé mettra en danger la santé des élèves en les privant d'informations essentielles sur des concepts tels que le consentement, la sécurité et l'inclusion.

Le programme mis à jour comprenait des avertissements sur le harcèlement en ligne et le sextage, mais les opposants, en particulier les « conservateurs sociaux », se sont élevés contre les éléments concernant le mariage homosexuel, l'identité de genre et la masturbation.