Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) avait clos son enquête sur l'extrémisme de droite au Québec 10 mois avant la fusillade meurtrière à la mosquée de Sainte-Foy.

Dans son rapport annuel, le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité indique que le SCRS a finalement rouvert son enquête à la suite de l'attentat qui a fait six morts et plusieurs blessés à la grande mosquée de Québec, en janvier 2017.

Alexandre Bissonnette, âgé de 28 ans, a plaidé coupable en mars dernier à six chefs d'accusation de meurtre au premier degré et six chefs de tentative de meurtre relativement à cet attentat. Le juge entend cette semaine les observations sur la peine à lui imposer.

Comme il n'y a pas eu de procès, rien ne permet toutefois de présumer qu'Alexandre Bissonnette était motivé par l'extrémisme de droite.

Le Comité de surveillance rappelle que le SCRS définit l'extrémisme de droite au Canada comme «un mouvement composé d'un éventail de groupes et d'individus disparates qui expriment diverses revendications et adhèrent à une vaste gamme d'opinions, notamment celles liées à la suprématie blanche, au nationalisme blanc, à la religion blanche, à l'antisémitisme, à l'homophobie, au nativisme, au racisme et à des positions hostiles à l'immigration, aux pouvoirs publics et aux lois».

Or, un examen interne du SCRS a conclu que la majorité des activités rattachées à l'extrémisme de droite se traduisaient finalement par des activités tout à fait légales de défense de causes, de protestation ou de manifestation - qui ne menacent pas la sécurité nationale.

De plus, le SCRS a établi que la menace à l'égard de «l'ordre public» - comparativement à la «sécurité nationale» - était traitée de façon adéquate par la police. Le SCRS a donc décidé en mars 2016 de clore son enquête sur l'extrémisme de droite, parce que «le contexte de la menace ne remplissait plus les critères» pour continuer.