La Commission de la construction du Québec (CCQ) ne mâche pas ses mots à l'endroit des grutiers en grève, parlant d'un «petit groupe qui se croit au-dessus des lois et qui fait la pluie et le beau temps sur les chantiers».

En entrevue à RDI, mercredi midi, la présidente-directrice générale de la CCQ, Diane Lemieux, a indiqué que l'organisation était «en train de mettre la touche finale à 150 dossiers qui seront transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales».

Ces dossiers concernent «150 individus sur un chantier pour les deux premiers jours de grève» la semaine dernière, et il pourrait y en avoir beaucoup d'autres, selon Mme Lemieux. Outre ces dossiers devant être transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales, Mme Lemieux a affirmé que la CCQ examinait «d'autres moyens à très, très court terme».

Mme Lemieux a souligné qu'il y avait eu beaucoup d'observations, «des gens qui devaient se présenter au travail et qui ne l'ont pas fait». Elle a martelé que la loi est très claire, et qu'«il ne peut y avoir de grève ou de ralentissement de travail en cours de convention».

La convention collective qui lie les associations patronales et les syndicats est en vigueur jusqu'en 2021.

Les moyens de pression ont commencé jeudi dernier au chantier du nouveau pont Champlain entre Montréal et la Rive-Sud. Lundi, la grève jugée illégale par la CCQ s'est généralisée à plusieurs chantiers du Québec.

Pour sa part, le premier ministre Philippe Couillard a exhorté, mardi, les grutiers à retourner au travail le plus rapidement possible. Il a ajouté que c'était dans leur intérêt, car il y a des conséquences à une grève illégale.

Le premier ministre a ajouté qu'il doutait de la nécessité d'une loi spéciale, car à son avis, la Commission de la construction dispose de pouvoirs importants pour agir.

«Ce n'est pas un enjeu de sécurité. (...) Nous avons mis de l'ordre, ce qui bouscule leur monopole, cette réaction me fait dire qu'on a touché aux bonnes choses», a déclaré la présidente-directrice générale de la CCQ, toujours en entrevue à RDI.

«C'est le monopole qui est contesté. (...) On vient d'établir des règles qui font en sorte que ça va changer un peu leur "business". On s'est pas levé un matin en se disant comment on pourrait amoindrir la sécurité», a-t-elle poursuivi.

Selon Mme Lemieux, les grutiers en grève pensent qu'ils sont «au-dessus des lois» et s'allient à des gens qui sont «toxiques».

«Moi je voyais il y a quelques mois le Syndicat canadien de la fonction publique qui a mis en tutelle le Syndicat des cols bleus de Montréal pour des questions internes. Où est la FTQ-Construction? Ils ont de leurs gens qui contreviennent à la loi, en donnant de fausses informations, et en donnant une justification à une grève illégale», a-t-elle laissé tomber.