La Commission de la construction du Québec affirme que des grutiers qui se sont présentés au travail ce matin sur différents chantiers ont reçu des « visites suffisamment convaincantes pour quitter le travail ». L'organisme invite les travailleurs à dénoncer tout acte d'intimidation à la police.

Encore ce matin, des dizaines de grutiers ont déserté la vaste majorité des chantiers de construction au Québec, dont celui du nouveau pont Champlain. Cette désertion s'apparente à une grève illégale selon la Commission de la construction du Québec, dont les enquêteurs recueillent de la preuve depuis jeudi pour pouvoir éventuellement déposer des accusations pénales contre les dirigeants syndicaux. 

« Les travaux sur ces grand-chantiers sont à peu près paralysés, ça a des impacts financiers, mais aussi sur les échéanciers qui sont très importants », a reconnu la directrice des relations publiques de la commission, Mélanie Malenfant. 

La FTQ-Construction, qui chapeaute le syndicat des grutiers (section 791g), affirme que ce n'est pas elle qui est à l'origine du mouvement de débrayage. 

S'il est démontré qu'un syndicat est responsable d'avoir « ordonné, encouragé ou appuyé » un mouvement de grève, ses dirigeants s'exposent à des amendes allant jusqu'à 80 000 $ par jour. La CCQ a demandé à tous les employeurs de lui signaler l'absence d'employés en raison du mouvement de grève.

« Nous invitons toutes les personnes qui sont victimes ou témoins de situations de menaces ou d'intimidation de nous signaler ces situations au 1-844-736-6746. Nous donnerons suite à tous les signalements de façon confidentielle et punirons les fautifs », a déclaré Mme Malenfant.

Les grutiers sont en guerre ouverte contre une nouvelle réglementation qui permet à des ouvriers qui ne sont pas des grutiers à opérer des camions-flèche (dits boom truck) dans certaines circonstances. Bien qu'ils ne le reconnaissent pas publiquement, leur débrayage est en lien direct avec cet enjeu, affirment plusieurs sources de l'industrie.