Doug Ford a démenti, jeudi, les allégations des libéraux ontariens qui l'accusent d'avoir participé à un stratagème de recrutement de faux membres du Parti progressiste-conservateur en 2016.

Le chef progressiste-conservateur qualifie cette manoeuvre de tentative désespérée des libéraux pour détourner l'attention de leur bilan à l'approche des élections provinciales en Ontario.

Doug Ford, qui a pris la tête du parti plus tôt cette année, soutient que ces allégations ont déjà été soulevées en 2016 et que le parti avait géré la situation.

Selon ce qu'allèguent les libéraux, M. Ford aurait tenté de recruter des membres pour appuyer la candidature de Kinga Surma, une ex-employée de l'administration municipale de Toronto dirigée par son défunt frère, qui convoitait l'investiture dans la circonscription d'Etobicoke-Centre. Ces «faux membres» n'auraient rien eu à payer ni aucun document officiel à signer avant de voter pour Mme Surma.

Pour appuyer leurs allégations, les libéraux ont déposé une déclaration sous serment du témoignage de la candidate qui affrontait Kinga Surma lors de l'investiture controversée ainsi qu'un enregistrement audio de Doug Ford.

La candidate défaite, Pina Martino, a dit avoir rencontré plusieurs personnes inscrites comme membres, mais qui lui ont confirmé n'avoir jamais payé de frais d'inscription ni signé de formulaire officiel. Ces gens lui auraient confirmé avoir été sollicités par Doug Ford pour assister à l'investiture.

L'enregistrement audio aurait été capté par un homme qui a utilisé son téléphone cellulaire lorsqu'il a rencontré Doug Ford dans un restaurant Tim Hortons en 2016. On y entend M. Ford dire «ça ne vous coûte rien» à une personne qu'il tentait de convaincre en compagnie de Mme Surma.

«Ça a fait l'objet d'un processus d'appel et l'appel a été totalement rejeté. Ce sont les libéraux, deux semaines avant les élections, qui tentent de changer de sujet sur leur mauvaise gestion, leurs scandales et leur gaspillage», a commenté M. Ford.

Le politicien n'a cependant pas contesté l'authenticité de l'enregistrement ni le fait d'avoir dit à de futurs membres qu'ils n'auraient pas à payer, mais il assure qu'il n'a jamais payé pour un autre membre.

La carte de membre du Parti progressiste-conservateur coûte 10 $ par année et doit être payée par le signataire.

Un nouveau sondage

Par ailleurs, un nouveau coup de sonde place le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti progressiste-conservateur à égalité, à 37 % des intentions de vote, à l'approche du scrutin du 7 juin.

Selon le sondage Léger, publié jeudi, le Parti libéral de l'Ontario traîne derrière avec 21 % d'appuis.

Il y a tout de même un grand nombre d'indécis: un électeur sur trois n'a toujours pas pris de décision finale.

Toujours selon le sondage, les néo-démocrates de la chef Andrea Horwath sont de loin le deuxième choix le plus populaire chez les électeurs.

D'après les données du sondage, 63 % des libéraux accorderaient leur deuxième choix au NPD, alors que 40 % des progressistes-conservateurs feraient de même.