L'Alberta a adopté une loi historique lui donnant le pouvoir d'intervenir dans les exportations de pétrole et de gaz, ce qui pourrait entraîner des hausses de prix punitives en Colombie-Britannique dans le contexte du différend sur l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain.

La première ministre Rachel Notley refuse de dire quand et comment ce nouveau pouvoir sera exercé, mais elle a déclaré que ça ne saurait tarder.

«L'Alberta sera dotée de nouveaux outils pour faire valoir nos droits de contrôler l'acheminement de nos ressources vers la Colombie-Britannique», a déclaré Mme Notley mercredi avant la troisième et dernière lecture du projet de loi 12.

«Les Albertains, les Britanno-Colombiens et tous les Canadiens devraient comprendre que si s'il n'y a pas de progrès rapides, je suis prête et disposée à fermer les valves.»

La loi donne à l'Alberta l'autorité d'intervenir sur le marché de l'énergie, de décider de la quantité de combustible qui sera acheminée et par quel moyen, que ce soit par train ou par pipeline.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique John Horgan a qualifié la loi albertaine de provocation.

«Plutôt que de nous demander comment nous pouvons travailler ensemble dans ce dossier, ils ont pris des mesures agressives», a-t-il déclaré.

Dans une lettre, le procureur général de la Colombie-Britannique David Eby a déclaré qu'une loi visant à faire subir des dommages à une autre province viole la constitution.

Il a exhorté la ministre de la Justice de l'Alberta, Kathleen Ganley, à faire passer le test des tribunaux au projet de loi afin de confirmer sa légalité.

«En l'absence d'un tel engagement, j'ai l'intention (...) d'intenter une action contestant sa constitutionnalité devant les tribunaux de l'Alberta», a déclaré M. Eby.

Il est prévu que l'interruption du flux de pétrole vers la Colombie-Britannique provoque des hausses de prix de l'essence à la pompe, notamment.