Plusieurs organisations antiracistes et de solidarité envers les immigrants ont annoncé mercredi matin qu'elles participeront à une manifestation sur le chemin Roxham, en Montérégie, le 19 mai prochain. Cette annonce survient en réponse au groupe anti-immigration, Storm Alliance, qui prévoit de se rassembler à la frontière canado-américaine le 19 mai pour dénoncer l'immigration illégale vers le Canada.

« Nous aurons un message clair et simple : ouvrez les frontières, les réfugiés sont les bienvenus et il faut stopper l'extrême droite raciste au Québec », a déclaré le représentant de Solidarité Sans Frontières, Aaron Lakoff, dès l'entame de la conférence de presse.

L'appel des organisations antiracistes à une manifestation « festive, accueillante et familiale » vise avant tout à « empêcher le groupe Storm Alliance d'atteindre la frontière pour semer la peur et la haine envers les réfugiés », a-t-il renchéri.

Selon M. Lakoff, le Québec et le Canada devraient être des terres d'accueil avenantes pour les demandeurs d'asile, mais que, dans les faits, « la honteuse Entente sur les tiers pays sûrs décourage plutôt des milliers de migrants à venir au Canada. »

L'écrivaine et activiste montréalaise, Robyn Maynard, s'est jointe à M. Lakoff pour dénoncer qu'une majorité disproportionnée de réfugiés cherchant asile au Québec et au Canada sont des personnes de descendance africaine et que le Canada devrait honorer « la réputation qu'il s'est taillée à travers le monde pour sa tolérance raciale. »

Selon Mme Maynard, « la crise n'est d'ailleurs pas celle de gens traversant illégalement la frontière [canado-américaine], mais bien celle de l'abus des droits des demandeurs d'asile. »

Hisham Shaban, un réfugié palestinien de la bande de Gaza qui a dû effectuer un voyage de près de 7000 kilomètres avant de trouver refuge au Québec, a pour sa part confié que le poste frontalier canadien ait été particulièrement inhospitalier, le détenant pendant près de quatre mois « pour aucune raison » et le menaçant même de déportation.

Membre du Comité de la défense du droit au logement (POPIR), Olivier Prud'homme a également pris la parole pour rappeler que « le logement social doit être accessible à tous, quel que soit le statut d'immigration des migrants. » Selon M. Prud'homme, les personnes qui sont en situation irrégulière n'ont pas, à l'heure actuelle, accès à un logement décent.

Finalement, la représentante du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHL), Amelia Orellana, a déclaré que les activités multinationales d'entreprises minières, forestières et hydroélectriques canadiennes sont responsables du déplacement forcé de milliers de gens à travers le monde. Elle déplore que ces personnes « ne puissent bénéficier de cette richesse qui, elle, n'a eu aucune difficulté à circuler au-delà des frontières sans visa ou passeport. »