Le Québec est disposé à contribuer au financement d'un tunnel qui relierait le Labrador à l'île de Terre-Neuve.

La province de Terre-Neuve-et-Labrador veut construire un lien fixe qui relierait l'île au continent.

Le projet sur la table consiste à construire un tunnel ferroviaire sous-fluvial, un investissement de l'ordre de 1,7 milliard, qui pourrait nécessiter une quinzaine d'années de travaux.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, était de passage à Québec, jeudi, pour signer des ententes de coopération avec le Québec, en matière de transport routier et de développement minier, tout en faisant la promotion de son projet de lien fixe avec le continent.

Selon M. Ball, tout le pays tirerait avantage d'un tel lien, en termes économiques et touristiques.

Après avoir commandé une étude de préfaisabilité, le gouvernement terre-neuvien est désormais à la recherche de partenaires financiers, publics et privés, pour mener à bien le projet.

L'intérêt pour le Québec de contribuer à cette initiative est évident, a commenté le premier ministre Philippe Couillard, au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue terre-neuvien, jeudi.

Qu'on pense par exemple à une meilleure circulation des marchandises et des personnes rendue possible entre les deux provinces, l'intérêt du Québec pour ce dossier ne fait pas de doute, selon lui.

Il est cependant encore trop tôt pour dire quelle serait la participation financière du Québec, le projet étant encore embryonnaire.

Chose certaine, le gouvernement fédéral devra lui aussi payer sa part de la facture, a prévenu M. Couillard.

«Non seulement je suis ouvert à ce que nous y participions» à ce projet, a commenté M. Couillard, mais il lui semble évident qu'une initiative de cette nature «qui unit deux provinces voisines devrait recevoir une attention très favorable du gouvernement fédéral».

Le premier ministre Ball a renchéri en imaginant qu'on pourrait traverser tout le pays en voiture «de Saint-Jean, Terre-Neuve, à Vancouver» grâce à ce lien fixe et à l'amélioration des infrastructures routières de la région limitrophe.

M. Ball estime donc qu'il s'agit là d'un projet susceptible d'entraîner des retombées positives pour le Canada tout entier.

Mines et route

Les deux provinces disent par ailleurs vouloir unir leurs forces pour développer le potentiel minier de la fosse du Labrador, reconnue pour les quantités gigantesques de minerai de fer qu'elle recèle. On parle d'une production éventuelle de 155 millions de tonnes de fer à envisager, entraînant la création de milliers d'emplois.

Même si le Labrador fait partie de Terre-Neuve, le Québec y trouverait son compte, car le minerai transiterait par le port de Pointe-Noire à Sept-Îles, pour atteindre les marchés internationaux par le fleuve Saint-Laurent, a précisé le premier ministre Couillard.

Aucun objectif précis n'a cependant été mentionné en termes de production minière à venir. Aucun échéancier non plus.

Québec s'engage aussi à améliorer ses infrastructures routières de la région, principalement par le prolongement de la route 138. Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a déjà réservé 232 millions pour réaliser ce projet de transport.

Un groupe de travail conjoint sera créé en vue de donner suite à l'entente de coopération et d'échange d'informations entre les deux provinces.

«Les citoyens des deux provinces veulent voir leurs gouvernements travailler ensemble. Les travailleurs du Québec veulent être capables d'accéder aux chantiers du côté de Terre-Neuve et vice versa», a commenté M. Couillard à propos des retombées à espérer de l'entente signée jeudi.