Un conflit de travail qui traîne depuis des mois au parlement à Ottawa vient de déborder sur la place publique. Les agents de sécurité des Communes et du Sénat ont tenu une conférence de presse lundi matin pour dénoncer leurs conditions de travail depuis que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a pris le contrôle de leurs opérations.

Après l'attentat du 22 octobre 2014, le gouvernement conservateur de l'époque a voulu revoir la sécurité de la colline parlementaire. Il a regroupé les trois services responsables de la sécurité : celui du Sénat, celui des Communes et celui de la GRC dont le pouvoir, jusque là, s'arrêtait à la porte des immeubles.

Le gouvernement Harper a choisi alors de donner à la GRC la direction de tout ce monde. Depuis, une négociation de convention collective piétine. Les agents de sécurité se sont mis à arborer des macarons réclamant le respect, des casquettes de couleur verte fluorescente et des cravates de la même couleur.

En conférence de presse, lundi matin, le président de l'Association des employés des services de sécurité de la Chambre des communes Roch Lapensée a décrit un climat malsain de travail. Selon lui, la GRC, qui n'a pas de culture syndicale en son sein, est incapable de négocier avec les agents de sécurité une convention collective.

Les agents veulent donc que tous les services de sécurité soient menés par un directeur qui ne soit pas de la GRC et qui rende compte aux présidents des deux chambres, le Sénat et les Communes.

« Le contrôle du service de protection parlementaire par la GRC ne fonctionne simplement pas », a dénoncé M. Lapensée, en conférence de presse. Il a rapporté que plusieurs agents songent à démissionner à cause d'un « climat de travail dénué de tout respect ».

M. Lapensée n'a pas hésité à revenir sur les événements qui ont conduit à la refonte des services de sécurité parlementaires, soit l'attaque par Michael Zehaf-Bibeau.

« Après tout, ce sont les agents du Service de protection de la Chambre des communes, M. Kevin Vickers à leur tête, qui ont mis un frein à l'attaque du 22 octobre 2014, pas la GRC », a-t-il tenu à rappeler.

Au moment de cet incident, on avait reproché à la GRC, en poste sur les terrains de la colline parlementaire, de ne pas avoir intercepté l'homme armé qui avait ainsi réussi à se rendre jusqu'à la porte sous la Tour de la Paix et à entrer dans l'édifice après avoir blessé par arme un agent du Service de protection de la Chambre.