La vague de froid extrême qui balaie le pays menace les festivités du Nouvel An.

À Ottawa, les célébrations avaient été mises sur la glace, vendredi matin, avant que les organisateurs ne prennent la décision de carrément annuler certaines des activités qui devaient clore le 150e anniversaire de la fédération canadienne.

Des feux d'artifice et un spectacle de laser illumineront bel et bien le ciel de la capitale au coup de minuit, mais ce sera sans musique, par crainte que l'équipement nécessaire ne gèle.

Du côté de Québec, le producteur des événements sur la Grande Allée, André Verreault, ne se laisse pas impressionner par le mercure.

Il souligne qu'une foule importante s'était déplacée pour le réveillon du Nouvel An il y a quatre ans, malgré un froid, selon lui, encore plus intense.

La fête s'est amorcée mercredi et le directeur d'Action promotion Grande Allée dit déjà constater que la température ne refroidit pas l'enthousiasme des festivaliers.

«Les gens sont habillés, les gens sont habitués. À Québec, on est une ville d'hiver, avance-t-il. On a plein de belle neige blanche. Il fait beau soleil, c'est l'avantage de quand il fait froid.»

M. Verreault dit attendre quelque 160 000 personnes sur le site, où une grande roue, une tyrolienne et une glissade ont notamment été aménagées, de même que deux scènes extérieures.

À Montréal, l'organisation du Party du Nouvel An tient également à aller de l'avant.

Martin Durocher, de Montréal en Fêtes, reconnaît que les préparatifs ne sont pas sans embûches.

Les effectifs ont dû être doublés afin de permettre aux employés de prendre des pauses pour se réchauffer.

Une halte-chaleur a été ajoutée dans le marché Bonsecours et demeurera accessible jusqu'au petit matin, indique-t-il.

Le spectacle du quai Jacques-Cartier sera assuré, entres autres, par Daniel Bélanger, Vincent Vallières, Pierre Kwenders, Laurence Nerbonne, Les Deuxluxes et DJ KXO.

M. Durocher admet avoir renoncé à une assistance plus importante que l'an dernier, mais compte tout de même sur la présence de quelque 150 000 fêtards.

Environnement Canada ne prévoit pas une remontée du mercure avant le 2 janvier. Le météorologue Alexandre Parent hésite toutefois à parler d'un véritable redoux, alors que les températures demeureront sous les normales saisonnières.



L'enthousiasme des skieurs refroidi 


Le temps polaire rend les activités de plein air un peu moins attrayantes, ce qui force les propriétaires des stations de ski à ralentir leurs activités.

La station du mont Orford, dans les Cantons-de-l'Est, a ainsi fermé ses pistes jeudi pour protéger les clients contre les engelures.

La saison avait pourtant bien débuté grâce à des chutes de neige abondantes dès le mois de décembre et un dollar canadien assez faible pour attirer les touristes. Mais les conditions arctiques s'acharnent sur les vacances des Fêtes et devraient persister dans une bonne partie du Canada jusqu'en 2018.

Yves Juneau, président-directeur général de l'Association des stations de ski du Québec, soutient que le nombre de visiteurs américains l'an dernier a augmenté de 32 %, pour atteindre 242 000, un record depuis trois ans - et cette tendance se maintient cette année, semble-t-il. Mais le temps frisquet fait mal aux stations de ski depuis Noël, certaines affichant une baisse de fréquentation de 80 %, indique M. Juneau.

À Mont-Tremblant, dans les Laurentides, on retrouve certes de valeureux skieurs sur les pentes, mais il s'agit souvent de vacanciers américains qui avaient déjà réservé leurs forfaits des Fêtes et qui en prennent leur parti en s'habillant davantage, indique Annique Aird, vice-présidente aux ventes et au marketing. «L'aspect positif, c'est ce beau ciel bleu», lance Mme Aird, admettant toutefois que les visiteurs d'un jour se font plus rares.

Certaines stations ont aussi fermé plus tôt ou même annulé le ski de soirée, dans le cadre d'une entente avec Hydro-Québec visant à réduire la consommation d'électricité durant les heures de pointe, une situation directement liée au temps arctique.

«Heureusement, nous avons connu un bon début de saison, alors ça nous donne un petit coussin», explique M. Juneau.