Les employés du ministère des Transports du Québec (MTQ) l'admettent, la tempête d'hier était une journée de test pour évaluer l'efficacité des nouvelles mesures mises en place à la suite du cafouillage de l'autoroute 13 de mars dernier. Visite du Centre intégré de gestion de la circulation (CIGC).

300 CAMÉRAS ET UN CHEF 24 HEURES SUR 24

Pour une journée comme celle d'hier, près d'une vingtaine d'employés surveillent sur un gigantesque écran panoramique les quelque 300 caméras de surveillance qui couvrent le réseau montréalais. Deux employés sont affectés uniquement à la surveillance du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Dès qu'ils détectent un incident, ils peuvent avertir les surveillants routiers et les policiers. Ils peuvent aussi guider les équipes de déneigement vers les points névralgiques nécessitant une intervention. « Ce sont souvent d'anciens répartiteurs du 911 ou des gens qui ont étudié en logistique des transports », indique Stéphane Ste-Marie, chef aux opérations au Centre intégré de gestion de la circulation. À la suite du rapport d'enquête sur les événements de la 13, un chef des opérations doit maintenant être sur place 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

DÉNEIGEURS PRIVÉS DAVANTAGE SURVEILLÉS

Le rapport d'enquête du MTQ sur le cafouillage de mars dernier a révélé plusieurs failles dans les communications et la surveillance des 34 entreprises privées qui ont des contrats de déneigement sur le réseau autoroutier de la région montréalaise. Auparavant, seulement six inspecteurs étaient affectés à cette tâche. Leur nombre a été augmenté à 15. « Maintenant, ça passe systématiquement par un gestionnaire qui est sur le terrain et qui peut communiquer rapidement avec les entrepreneurs », explique Fadi Moubayed, directeur général du réseau routier montréalais au MTQ. Des appareils de télémétrie GPS ont été ajoutés sur les camions. « On peut savoir à quel moment la pelle était sur place et combien de sel a été épandu », affirme le ministre des Transports, André Fortin, qui a fait une visite éclair au CIGC hier matin, avenue Viger.

10 CAMIONS EN RÉSERVE

Autre nouveauté : 10 camions équipés de pelles et de distributeurs d'abrasif sont désormais disponibles en tout temps pour pallier les manques d'effectifs qui pourraient apparaître sur le réseau. « C'est comme des pompiers qu'on peut appeler en urgence. Ils n'ont pas de secteur précis auquel ils sont affectés. Ils sont vraiment là en support pour répondre aux besoins urgents », explique M. Moubayed. Quatre de ces nouveaux camions étaient en fonction hier, a précisé le ministre Fortin.

UN EMPLOYÉ SUR TWITTER

« On est dans les plus gros trends de l'heure », lance Christian Fortin. Hier matin, cet employé affecté aux réseaux sociaux, installé face aux 300 écrans du CIGC, a lancé près d'une centaine de gazouillis aux 13 500 abonnés du compte Twitter de Québec 511 (@Qc511_Mtl). Il reçoit aussi les appels des chroniqueurs circulation des stations de radio, en plus de répondre à plusieurs appels du public. « Pendant une tempête de neige, c'est beaucoup plus intense qu'à la normale », dit M. Fortin. Depuis 2013, le compte Twitter du MTQ a publié plus de 160 000 gazouillis.

AGENT DE LA SQ SUR PLACE

Tel que suggéré par le rapport sur l'incident de la 13, un agent de liaison de la SQ est maintenant sur place lors de tempêtes d'importance et un « centre des mesures d'urgence » est ouvert dans une pièce située à côté du Centre intégré de gestion de la circulation. « S'il y a un accident majeur, les gestionnaires peuvent faire fermer une route. On est en autorité de le faire, explique M. Moubayed. Ce matin, c'est la première tempête. On n'a pas pris de risque, mais s'il y a seulement 10 cm de neige, on n'ouvre pas de centre des mesures d'urgence, ce serait comme crier au loup. Mais en voyant qu'on annonçait 30 cm, on jugeait que c'était opportun. La décision a été prise dès lundi matin », explique M. Moubayed.