Le Conseil régional de la santé de Saskatoon se dit profondément désolé pour des femmes autochtones qui ont été poussées à subir une ligature des trompes afin de ne plus avoir d'enfants.

L'agence régionale avait commandé plus tôt cette année une étude indépendante sur le phénomène, à la suite de plaintes de femmes qui disaient avoir subi les pressions du personnel médical pour subir une ligature des trompes.

Cette opération chirurgicale vise à obturer les trompes de Fallope, ces conduits empruntés par les ovocytes pour atteindre l'utérus, où les ovules peuvent ensuite être fécondés.

Le rapport a été rédigé par l'avocate Yvonne Boyer, de la Chaire de recherche du Canada en santé et bien-être des Autochtones à l'Université de Brandon, au Manitoba, et par la docteure Judith Bartlett, qui a déjà été professeure à l'Université du Manitoba.

Leur rapport recense les cas vécus par sept Autochtones qui décrivent comment elles se sont senties impuissantes face à la discrimination qu'elles ont vécue - comme si elles étaient soudainement dépossédées de leur féminité. Plusieurs ont soutenu qu'elles ignoraient même que la ligature des trompes représentait une méthode de contraception définitive.

Les auteures formulent un certain nombre de recommandations, notamment de dispenser au personnel médical une formation sur la diversité culturelle, et de créer à Saskatoon un centre de soutien pour les Autochtones enceintes et vulnérables.

Au nom du Conseil régional de la santé de Saskatoon, la vice-présidente des services intégrés, Jackie Mann, s'est dite «profondément désolée pour ce qu'ont vécu ces femmes (qui ont participé à l'étude) et les autres qui n'auraient pas dénoncé».

Mme Mann reconnaît que le racisme existe au sein même du système de soins de santé de Saskatoon, comme le signalait le rapport, et elle remercie les femmes qui ont eu le courage de dénoncer ce problème. «On vous a entendues et bien comprises (...) Le rapport offre des pistes claires pour aller de l'avant et commencer à panser les plaies.»