Les ventes dans le marché résidentiel canadien ont connu en juin leur plus importante baisse mensuelle en sept ans, ce qui était attribuable au plongeon de l'activité dans la région du Grand Toronto, a indiqué lundi l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

Les transactions ont reculé de 6,7 % le mois dernier, par rapport au mois de mai. Ce troisième déclin mensuel consécutif survenait alors que les ventes dans la grande région de Toronto chutaient de 15,1 %.

« Les changements apportés à la politique ontarienne du logement à la fin du mois d'avril ont de toute évidence incité de nombreux acheteurs de maison du Grand Golden Horseshoe à faire une pause pour observer comment ces changements seront absorbés par le marché du logement », a estimé dans un communiqué l'économiste en chef de l'ACI, Gregory Klump.

« La hausse récente des taux d'intérêt pourrait ralentir davantage l'engouement des acheteurs, ou encore écarter des acheteurs potentiels avant l'expiration de leur taux hypothécaire préapprouvé. Par ailleurs, certains acheteurs d'une maison à un cran supérieur qui avaient initialement acheté une maison avant de vendre la leur peuvent être plus enclins à réduire le prix demandé plutôt que de se retrouver avec deux hypothèques. »

Un recul a été observé dans 70 % des marchés locaux évalués par l'ACI, incluant le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, ainsi que Montréal et Québec.

Le gouvernement ontarien a mis en place certaines mesures, plus tôt cette année, pour ralentir le marché immobilier de Toronto. Parmi la dizaine de mesures instaurées se trouvait notamment une taxe de 15 % imposée aux acheteurs étrangers. Depuis, les ventes dans la région de la plus grande ville du pays ont ralenti.

Par ailleurs, les taux d'intérêt hypothécaires ont commencé à grimper ces derniers jours. Ces changements surviennent dans la foulée de la hausse du taux directeur de la Banque du Canada, opérée la semaine dernière, laquelle s'est traduite par une hausse des taux préférentiels des banques. Les taux des nouvelles hypothèques à taux fixes ont aussi commencé à grimper dans l'anticipation de la hausse de taux de la banque centrale.

Les ventes réelles à l'échelle du pays ont dégringolé de 11,4 % par rapport à la même période l'an dernier, a précisé l'ACI.

Le prix de vente moyen d'une maison à travers le Canada a pour sa part grimpé de 0,4 % par rapport à l'année dernière, s'élevant à 504 458 $. En excluant les deux marchés locaux les plus onéreux, soit ceux du Grand Toronto et du Grand Vancouver, le prix moyen s'est plutôt chiffré à 394 660 $.

L'indice des prix des propriétés MLS global et composé a grimpé de 15,8 % en juin par rapport au même mois l'an dernier, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés d'une année à l'autre depuis avril.