Le gouvernement Couillard déposera mercredi une offre «globale, finale et bonifiée» aux ingénieurs de l'État, qui ont confirmé avoir mis fin à leur grève. Québec écarte aussi pour le moment le recours à une loi spéciale.

Les négociateurs du gouvernement rencontreront la partie syndicale en fin d'après-midi pour présenter la nouvelle proposition.

«Grosso modo, ça représente pas mal ce que nous estimons être en mesure d'offrir aux ingénieurs pour être en mesure d'avoir une entente négociée», a expliqué le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau.

Des aménagements sont encore possibles «à la marge» de la proposition, mais le ministre n'entend pas y déroger de manière substantielle.

M. Moreau a par ailleurs écarté la possibilité de décréter les conditions de travail des ingénieurs par une loi spéciale. Il n'entend recourir à cette stratégie que si les syndiqués reprennent la grève.

«Tant que les chantiers ne sont pas perturbés, on n'agit pas, a-t-il dit. Le jour où ils sont perturbés, on va agir.»

Les ingénieurs de l'État ont lancé une grève générale le 24 mai. Le débrayage de trois semaines a entraîné la perturbation de dizaines de chantiers de construction à travers le Québec. 

L'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) a mis fin la grève mardi afin de consulter ses membres. Son président, Marc-André Martin, n'a pas écarté la reprise de moyens de pression, mercredi, mais ce ne serait pas avant au moins trois semaines. En plus du coup de sonde auprès de ses membres, l'APIGQ doit donner un préavis de neuf jours avant de débrayer de nouveau.

«On a plusieurs armes pour se battre et on ne peut pas l'exclure (le recours à la grève) totalement, a indiqué M. Martin. Mais nous présentement, la grève est arrêtée. On retourne au travail, on se prononce sur les offres, et une fois que ce sera fait, on verra.»

Vérificatrice générale

M. Martin a souligné à gros traits que la nouvelle offre du gouvernement tombe le jour même où la vérificatrice générale dénonce la perte d'expertise au ministère des Transports.

Ce rapport donne des munitions à l'APIGQ, estime M. Martin, qui fait valoir depuis le début que de meilleurs salaires permettrait au gouvernement de recruter et de retenir plus d'ingénieurs d'expérience.

«L'unique argument du gouvernement, c'est une loi spéciale pour nous signer, a-t-il dit. (...) Ils ont beau dire qu'ils ont augmenté de 60% le nombre d'ingénieurs, ça n'empêche pas que nous sommes vulnérables en ingénierie. Ça n'empêche pas la vérificatrice générale de dire qu'on a de la misère à encadrer les firmes de génie-conseil.»