Le syndicat qui représente les ingénieurs de l'État devrait rejeter lundi la dernière offre du gouvernement Couillard.

Une note interne distribuée aux 1400 professionnels en grève précise que la proposition remise à l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement (APIGQ) est insuffisante.

« Les offres ne sont pas à la hauteur de nos attentes et elles ont été refusées sous leurs formes actuelles, peut-on y lire. Le Comité a décidé de maintenir la grève, toutefois, celle-ci pourrait être reconsidérée advenant une meilleure offre. »

La grève lancée le 24 mai dernier se poursuivra donc la semaine prochaine. Cela entraînera l'interruption du chantier du parc éolien Nicolas-Riou, en Gaspésie. Environ 55 travailleurs s'activent à réaliser ce projet de 500 millions, qui prévoit la construction de 65 éoliennes. Ils se retrouveront en arrêt de travail à compter de lundi.

La dernière offre de Québec, déposée jeudi, prévoit des augmentations de 5,25% pour les quatre premières années de la convention collective.

À la cinquième année du contrat de travail, les ingénieurs les plus expérimentés verraient leur salaire augmenter de manière importante. Ceux qui se trouvent au 14e et dernier échelon salarial verraient leur traitement bonifié de près de 5% en 2019. Mais ceux qui cumulent moins d'ancienneté ne recevraient qu'un montant forfaitaire de 250$.

L'offre prévoit aussi une rémunération additionnelle « pour projets spéciaux ». Cette stratégie vise à attirer des ingénieurs spécialisés et à faciliter la réalisation de projets particuliers.

Dans les rangs syndicaux, on fait valoir que cette prime expirerait à la fin de la convention collective. Le problème de rétention de l'expertise interne du gouvernement serait ainsi relancé de plus belle, fait-on valoir.

Le Conseil des représentants de section du syndicat, l'instance suprême de l'APIGQ, a rejeté la dernière offre. Le comité de négociation entend soumettre une nouvelle contre-proposition lundi.

Pour l'heure, la direction du syndicat n'a pas formellement rejeté la dernière offre patronale. Le secrétaire-trésorier, Andy Guyaz, convient toutefois qu'elle « ne semble pas faire l'unanimité auprès de nos membres ».

« On va les étudier, toutes les possibilités sont là pour lundi, on considère toutes nos options pour lundi », a-t-il indiqué.

Au bureau du président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, on n'a pas voulu commenter ce dernier développement dans les négociations. On dit attendre une nouvelle proposition syndicale en début de semaine.

« S'il s'avère qu'ils nous reviennent avec une contre-offre, la négociation va se poursuivre, c'est ça des négociations, a résumé l'attachée de presse du ministre, Catherine Poulin. On va profiter de la fenêtre d'opportunité pour négocier. Évidemment, c'est une fenêtre qui rétrécit. »

M. Moreau a plusieurs fois brandi la menace d'une loi spéciale ces derniers jours si les progrès à la table des négociations sont insuffisants. La session parlementaire doit prendre fin vendredi prochain.