Le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des Transports du Québec (MTMDET) devrait faire savoir aujourd'hui quand il entend rouvrir l'autoroute 25 à la circulation, à hauteur de Saint-Roch-de-l'Achigan, après deux mois d'entraves causées par un affaissement de la chaussée.

Après de longs travaux préparatoires et des études portant sur les sols argileux de ce secteur de Lanaudière, le Ministère a modifié la conception des ouvrages nécessaires pour remplacer le ponceau défectueux qui est à l'origine de l'affaissement de la chaussée, survenu le 7 avril dernier. Un ponceau unique sera installé sous les voies de l'A25, et sera renforcé par des murs de béton, construits de part et d'autre de l'autoroute.

Cette nouvelle conception pourrait retarder le rétablissement de la circulation sur l'autoroute, qui était prévu avant la Saint-Jean, et faire augmenter les coûts des travaux de réparation, qui avaient d'abord été estimés à 2,8 millions.

Une porte-parole du Ministère, Sarah Bensadoun, a indiqué que le nouvel échéancier et les coûts du projet devraient être connus aujourd'hui au terme d'une rencontre de travail prévue entre le Ministère et les consultants privés chargés des travaux de conception et de construction.

Impatience

Le député péquiste Nicolas Marceau, qui représente la circonscription de Rousseau, où s'est produit l'affaissement de l'A25, a estimé hier qu'après deux mois de piétinement, « il est temps qu'on traite ce dossier-là comme une priorité, au Ministère. L'autoroute 25 est un axe routier majeur. Il y a 500 000 personnes qui vivent dans la région de Lanaudière et il est inadmissible qu'on les traite comme des citoyens de seconde zone. S'il faut que ça aille au-delà de la Fête nationale [le 24 juin], ça n'a plus de bon sens ».

Pour des centaines de milliers de Québécois, la Fête nationale constitue le début des vacances d'été, et Lanaudière est une importante région de villégiature. Le député déplore que les détours imposés par le chantier sur des routes secondaires créent « des bouchons énormes » pour les usagers de l'A25 et compliquent aussi la vie des agriculteurs, qui peinent à faire circuler leur machinerie à travers la circulation détournée.

Pour sa part, le député caquiste de Deux-Montagnes et critique de la deuxième opposition en matière de transport, Benoît Charette, a estimé que la lenteur des travaux en vue de la réouverture de l'A25 est une « autre démonstration du manque de leadership et de contrôle exercé sur le MTMDET par le ministre Laurent Lessard ».

« J'aimerais sentir que le ministre des Transports est en contrôle de la situation, mais ce n'est clairement pas le cas, a dit M. Charette. On dirait qu'il y a une sorte de nonchalance qui affecte ce ministère. Peu importe les problèmes soulevés, les réponses sont toujours boiteuses, peu convaincantes. »

Le député a aussi attribué en partie la lenteur des travaux à un manque d'expertise, au sein du Ministère, « qui est connu depuis longtemps, qui a été documenté dans plusieurs rapports du Vérificateur général et auquel le gouvernement semble incapable de trouver des réponses satisfaisantes ».