Des experts du milieu de l'assurance affirment que plusieurs propriétaires de résidence au pays ne sont pas assurés contre les inondations et pourraient devoir payer au moins une partie de la facture des dommages causés les fortes pluies tombées au Québec et en Ontario.

Le vice-président, Affaires fédérales au Bureau d'assurance du Canada, Craig Stewart, estime que seuls 10 à 15% des Canadiens possèdent une assurance couvrant les dommages occasionnés par les eaux de surface.

M. Stewart explique que le produit, offert comme ajout aux polices d'assurance, n'est disponible que depuis la fin de 2015.

Les assureurs ont commencé à offrir le produit après que Toronto et l'Alberta eurent été frappés par d'importantes inondations en 2013.

«Cela était surtout dû au fait que nous n'avions pas de cartes des risques d'inondations pour tout le pays», a indiqué M. Stewart.

«Le secteur des assurances doit être en mesure de quantifier les risques afin d'évaluer les primes à demander aux gens. (Avant 2013), il n'y avait tout simplement pas de cartographie des risques permettant d'appuyer de telles polices d'assurance», a-t-il souligné.

Selon M. Stewart, la majorité des propriétaires aux prises avec des dommages causés par des inondations devront se fier à l'aide gouvernementale, qui est généralement moins élevée que ne l'aurait été un montant versé par une compagnie d'assurances.

«L'assurance vise à rétablir la situation comme elle était avant les faits», a indiqué M. Stewart, soulignant que l'aide gouvernementale compense les pertes, mais se limite généralement aux biens de base.

Jason Thistlethwaite, professeur adjoint à la faculté de l'environnement de l'Université de Waterloo, dit que de nombreux Canadiens ne sont tout simplement pas au courant qu'ils doivent ajouter une assurance inondation à leur police actuelle.

Plusieurs Canadiens estiment que les incendies présentent la plus grande menace à leur maison, alors qu'en fait, les dommages causés par des inondations sont plus courants, a souligné M. Thistlethwaite.

Le professeur adjoint à la faculté de l'environnement de l'Université de Waterloo est le coauteur d'une étude menée l'an dernier auprès de 2300 Canadiens résidant dans des secteurs à risque élevé d'inondations. La majorité des personnes interrogées - 70% - ont dit ne pas avoir été contactées par une société d'assurances relativement aux nouvelles dispositions offertes, a-t-il indiqué.

Le sondage montre aussi une certaine confusion des gens à l'égard de ce qui est couvert ou non par les polices d'assurance. La majorité des personnes interrogées croyaient que les inondations par les eaux de surface étaient couvertes par défaut, a-t-il mentionné.

M. Thistlethwaite a affirmé que les gouvernements devraient en faire plus pour aider les propriétaires à obtenir l'information dont ils ont besoin pour se protéger des dommages des inondations futures.

«Nous constatons seulement la pointe de l'iceberg en ce qui a trait aux inondations, car les changements climatiques ne feront qu'aggraver le problème de manière importante dans l'avenir», a-t-il soutenu.