Un regroupement demande à Québec d'investir davantage pour lutter contre l'itinérance, surtout en région, où les ressources manquent sévèrement.

Le Réseau solidarité itinérance du Québec (RSIQ) interpelle le gouvernement Couillard pour qu'il «redouble d'efforts» pour mettre en place son propre plan d'action, lancé en 2014.

En entrevue téléphonique, le coordonnateur du RSIQ, Mathieu Frappier, a affirmé que le gouvernement s'était donné «un bon plan de match», mais qu'il a accordé trop peu de ressources pour le réaliser.

M. Frappier estime que le gouvernement a posé des gestes «inconséquents» avec ses intentions.

Il rappelle que le plan d'action du gouvernement a été adopté en 2014, alors que Québec était en situation de compressions budgétaires. De plus, le gouvernement Couillard a voté une réforme de l'aide sociale qui a pour conséquence de diminuer l'allocation pour les bénéficiaires qui refuseraient de se soumettre à des mesures liées à l'emploi - ce qui pourrait les empêcher de payer leur bail et les amener vers la rue, selon M. Frappier.

Bien que les choses fonctionnent relativement bien à Montréal, les problèmes sont plus grands en région, selon le diagnostic du regroupement.

M. Frappier déplore un sous-financement dans les régions, où le phénomène d'itinérance est pourtant bien présent.

«Il y a moins d'itinérants, c'est vrai. Par contre, il y en a de plus en plus et avec des portraits plus atypiques. Là, on parle de familles, de personnes vieillissantes, de mères monoparentales avec des enfants; on en a beaucoup en région», a-t-il soutenu.

Certaines régions, dont le Saguenay et la Gaspésie, ont notamment signalé que leurs refuges étaient pleins à craquer.

«Dans la région de Québec, on a eu des refuges et des ressources d'hébergement d'urgence qui ont carrément manqué de place et qui devaient refuser des gens en plein creux de l'hiver», a-t-il expliqué.

Le problème s'est avéré plus important à Québec sur le plan du nombre, mais il a été observé dans plusieurs autres régions du Québec, selon le RSIQ.

«Moi dans une ancienne vie, je travaillais en ressources humaines, et si j'avais des indicateurs comme ça entre les mains, on aurait levé un drapeau rouge à la haute direction en disant: »il y a urgence d'intervenir maintenant«», a-t-il conclu.