La Russie invoque un accord postérieur à la guerre froide pour mener de la surveillance aérienne au-dessus d'installations militaires canadiennes cette semaine, alors même que les relations entre les deux pays demeurent plutôt froides.

La mission sur cinq jours a commencé mardi et implique un avion russe désarmé survolant différents secteurs du pays pour prendre des photos de bases des Forces armées canadiennes et d'autres installations militaires.

Elle est menée selon les termes du traité sur le régime «Ciel ouvert», signé par le Canada, la Russie et 32 autres pays en 1992 pour encourager la transparence à l'égard des activités et des capacités militaires de chaque pays.

La porte-parole du ministère de la Défense nationale, Patricia Brunelle, a dit par courriel que l'armée canadienne escorterait les Russes à travers le pays pour s'assurer qu'ils demeurent dans les limites de ce qui est autorisé par le traité.

Des Canadiens seront à bord de l'avion durant les vols d'observation pour, en partie, «surveiller l'équipement utilisé, assurer le respect de l'itinéraire convenu et offrir supervision, conseils et aide».

De tels vols ne sont pas inhabituels, le Canada ayant réalisé ses propres missions de surveillance dans le ciel de la Russie en novembre dernier.

Toutefois, cette mission russe a lieu alors que les relations entre Moscou et les pays occidentaux, incluant le Canada, ont atteint un creux, selon ce qu'a dit récemment le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson.

Mme Brunelle a souligné que les signataires ont l'obligation de permettre les vols de surveillance selon les termes du traité, ce qui signifie que les Russes n'ont pas à demander l'autorisation pour entreprendre une telle mission. Elle a ajouté que cela cadrait dans des mesures de transparence et d'amélioration de la sécurité devant aider «à réduire les hostilités et les tensions entre les pays».

Un certain nombre d'accords entre la Russie et les États-Unis ont été enfreints ces derniers mois ou menacent de l'être, notamment une interdiction des missiles de croisière en Europe et un traité sur le désarmement nucléaire.

«Ainsi, le fait que nous procédions encore à ces vols est une bonne chose», a soutenu Steve Saideman, politologue à l'école Norman Paterson des affaires internationales de l'Université Carleton.

«Et étant donné nos relations présentes avec les Russes, nous devrions tenter de soutenir toutes les occasions pour nous attarder au manque de confiance entre les deux pays», a-t-il poursuivi.