Le Québec n'est pas la seule destination des candidats au statut de réfugié qui tentent de franchir illégalement la frontière canado-américaine.

La GRC a indiqué que 21 personnes sont entrées illégalement au Canada près d'Emerson, au Manitoba, dans la nuit de vendredi à samedi.

Un premier groupe de cinq personnes ont été arrêtées par les policiers vendredi soir tandis qu'un second groupe de 16 personnes a subi le même sort samedi matin.

Selon la police, elles ont été amenées au bureau de l'Agence des services frontaliers du Canada à Emerson où elles ont pu formuler leur demande de statut de réfugié.

Au cours des derniers mois, un nombre croissant d'immigrants illégaux bravent les températures glaciales. Marchant à travers les champs enneigés, ils tentent d'entrer au Canada où souvent les attendent les policiers. En décembre, deux individus originaires du Ghana ont subi de graves engelures en franchissant la frontière près d'Emerson.

«Même si la GRC ne peut pas fournir des données précises, nous pouvons confirmer qu'il y a une augmentation dans la migration illégale au Québec, au Manitoba et en Colombie-Britannique. Le Québec a subi la plus grande augmentation», a indiqué le sergent Harold Pfleiderer par courriel.

Le maire de la petite frontalière d'Hemmingford, au Québec, dit que ces tentatives se font presque quotidiennement. Les réfugiés clandestins se font habituellement rapidement appréhender par les agents de la GRC qui les attendent pour les amener en détention.

«Ils veulent qu'on les repère. Ils ne se cachent pas. Ils veulent se faire prendre», a dit Paul Viau, à La Presse canadienne.

En raison de la forte présence policière dans la région, M. Viau ajoute que sa municipalité n'a pas subi les contrecoups de cette immigration clandestine.

«Honnêtement, je suis désolé pour eux».

Ces candidats à l'immigration qui franchissent illégalement la frontière circonviennent à l'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs fondée sur le postulat que les deux pays sont généralement des endroits sûrs pour les réfugiés.

Cela signifie que les autorités canadiennes n'admettront pas des individus ayant déjà réclamé le statut de réfugié aux États-Unis. Les clandestins peuvent toutefois réclamer un statut de réfugié une fois entrés au Canada, selon une avocate spécialiste en immigration, Julie Lessard.