Un important dépôt de munitions à Halifax représente un risque élevé d'«incendie catastrophique» qui pourrait coûter la vie à des militaires et causer des «dommages considérables à l'environnement», conclut le directeur du service des incendies des Forces canadiennes.

L'armée conserve dans ce dépôt Bedford, en Nouvelle-Écosse, l'essentiel des munitions destinées aux bases militaires et aux navires de toute la région atlantique. Le directeur du service des incendies estime que les risques sont «élevés» et qu'une déflagration dans ces entrepôts est «probable».

L'officier recommande que des mesures immédiates soient prises afin de réduire à «moyens» les risques d'incendie dans ce dépôt situé sur la rive nord du bassin Bedford, au fond du port de Halifax.

Cette évaluation avait été demandée par le commandant de la base de Halifax et a été complétée en 2015, mais elle vient tout juste d'être remise au réseau anglais de Radio-Canada.

Le rapport souligne que le dépôt de munitions occupe plusieurs bâtiments séparés par des boisés denses et mal entretenus, ce qui augmenterait les risques de propagation en cas d'incendie. Certains entrepôts plus anciens ne disposent même pas de systèmes de détection automatique. Par ailleurs, le terrain n'est pas très bien entretenu et les risques de feux de broussailles sont donc élevés. Le rapport souligne d'ailleurs qu'en 2014, les pompiers de Halifax ont signalé 20 feux de broussailles dans un secteur situé juste à côté du dépôt Bedford.

Par ailleurs, la protection contre la foudre et les systèmes d'approvisionnement en eau sont jugés inadéquats et mal entretenus.

Le rapport conclut que tous ces problèmes contreviennent aussi bien au Code national de prévention des incendies du Canada qu'au Code du travail et au Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail.

«Si l'on tient compte de pertes éventuelles de millions de dollars en munitions, de la quantité totale d'explosifs sur place et des pertes de vie probables, un incendie aurait des conséquences catastrophiques», conclut le directeur du service des incendies des Forces.

Le ministère de la Défense nationale n'a pas répondu aux demandes d'entrevue, jeudi.