Eva Ottawa dit avoir quitté la présidence du Conseil du statut de la femme en raison «d'écarts qui subsistaient» entre l'organisation et elle.

Mardi, le gouvernement avait annoncé la démission d'Eva Ottawa, quatre mois seulement après sa nomination. L'ex-grande chef de la nation atikamekw avait été nommée en septembre pour un mandat de cinq ans.

En entrevue avec La Presse canadienne, jeudi, la principale intéressée a expliqué que sa vision et ses idées sur certains dossiers, particulièrement quant au féminisme autochtone, différaient de la vision prônée au Conseil du statut de la femme.

«Nous autres, on parle beaucoup de complémentarité des hommes et des femmes, et c'est un autre rapport du côté du féminisme occidental (...) qui est plus une approche d'égalité homme-femme», a-t-elle dit.

Elle a ajouté que son intégration et son adaptation, compte tenu de son bagage culturel, n'avaient pas été faciles. La façon de traiter certains sujets ou les priorités n'étaient pas les mêmes des deux côtés. «Je me suis rendu compte qu'on ne connaît pas les Autochtones, leurs concepts, comment on travaille», a expliqué Mme Ottawa.

Plus tôt cette semaine, le directeur des communications de la ministre responsable de la Condition féminine Lise Thériault avait évoqué des «raisons personnelles» pour expliquer le départ de Mme Ottawa, lui laissant le soin d'en dire plus si elle le souhaitait.

En septembre, la ministre Thériault s'était félicitée de la nomination de Mme Ottawa, qui devenait la «première femme autochtone de l'histoire du Québec à diriger un organisme consultatif relevant du gouvernement».

Mme Ottawa dit ne pas regretter son passage, même court, au Conseil du statut de la femme, puisqu'elle a appris des choses. Elle souhaite que le féminisme autochtone soit plus documenté à l'avenir, afin que cette approche soit mieux comprise.

Louise Cordeau sera la nouvelle présidente du Conseil du statut de la femme. L'avocate, gestionnaire et communicatrice, qui était jusqu'à tout récemment éditrice et chef de la direction du «Journal de Québec», doit entrer en fonction le 6 février.

Mme Cordeau a été membre du conseil d'administration du Y des femmes de Québec (YWCA Québec), du Comité sur les femmes dans la profession du Barreau du Québec et de l'Association des femmes entrepreneures du Québec.