Compte tenu des enjeux, le gouvernement Couillard devrait accepter de tenir une commission parlementaire sur le Réseau électrique métropolitain (REM), le projet de transport collectif de la Caisse de dépôt et placement, estime Alain Therrien, porte-parole de l'opposition péquiste en matière de transport.

«Il faut faire la lumière sur une dépense qui, globalement, va frôler les 6 milliards», a affirmé le député. Comme le gouvernement veut aller rapidement de l'avant, «il faudrait procéder rapidement à cet examen. Cela n'a pas besoin d'être très long», a-t-il indiqué en marge du caucus pré-sessionnel de son parti, à Montréal.

Considérant le flou entourant le montage financier, «on a de la difficulté à voir comment ce projet-là peut être rentable», selon M. Therrien. S'il y a des dépassements de coûts, est-ce que les déposants, c'est-à-dire l'ensemble des Québécois, vont être appelés à payer la note? La Caisse s'est engagée pour 3 milliards, sans qu'on connaisse les taux de rendement attendus de cette aventure, se questionne le député de Sanguinet.

De plus, il faudrait s'interroger sur les autres possibilités. La Caisse a-t-elle évalué des projets alternatifs qui seraient plus efficaces et qui transporteraient plus de clients? Pas question, toutefois, de faire dérailler l'échéancier très serré que s'est donné la Caisse -elle compte entreprendre les travaux à la fin de l'année pour livrer le train à la fin de 2020. «On peut prendre deux ou trois semaines pour aller chercher les informations qui manquent», estime le député Therrien.

Selon lui, Québec a fait bien peu de cas du rapport très critique du BAPE dans ce dossier. L'organisme consultatif ne sort pas de son mandat quand il se prononce sur les aspects économiques du projet, selon lui.