Alors qu'arrive à grands pas la saison de l'impôt, le gouvernement fédéral n'a toujours pas réglé les ratés de son nouveau système de paye des fonctionnaires, qui ennuie encore des milliers d'employés.

Ottawa demande par ailleurs aux fonctionnaires qui auraient été trop payés de se manifester avant la délivrance des relevés fiscaux T-4, le mois prochain.

L'Agence du revenu du Canada a de son côté promis de faire preuve de souplesse avec les fonctionnaires qui croient que des erreurs ont été commises dans leurs relevés d'impôt, à cause des ratés du système de paye Phénix.

Les responsables au ministère des Services publics et de l'Approvisionnement concentreront bientôt leurs efforts sur la réduction des longs délais actuellement nécessaires pour traiter des milliers de nouvelles demandes de révision.

Les salaires de base sont en général versés normalement, à l'heure actuelle, mais certains fonctionnaires doivent attendre parfois des mois avant de toucher des heures supplémentaires, des congés parentaux ou d'invalidité et autres revenus particuliers, a admis la sous-ministre Marie Lemay, qui dressait un bilan des ratés de Phénix, mercredi, en conférence de presse à Ottawa.

Le gouvernement promet maintenant de s'atteler aux employés en congé parental ou d'invalidité, deux catégories de fonctionnaires jugés prioritaires par les syndicats. Le mois dernier, l'Alliance de la fonction publique du Canada et 13 autres syndicats d'employés fédéraux ont obtenu en Cour fédérale une injonction forçant le gouvernement à régler ces problèmes. L'injonction oblige aussi Ottawa à maintenir les effectifs nécessaires pour réparer le système.

Le ministère des Services publics et de l'Approvisionnement tente de recruter des préposés au traitement de la paye, mais le nombre de ces spécialistes n'est pas illimité, a soutenu mercredi la sous-ministre Lemay.

Les ratés de Phénix ont commencé peu après l'entrée en service du nouveau système de paye, il y a près d'un an. L'arriéré a été réduit aujourd'hui à environ 7000 dossiers, alors qu'il a atteint à un certain moment 82 000, selon les responsables. Dans quelque 5000 de ces 7000 cas, les fonctionnaires lésés ont pu recevoir une partie des sommes qui leur sont dues. Ces chiffres se rapportent à des dossiers qui ont été ouverts jusqu'à la fin de juin 2016.

Or, les syndicats soutiennent que ces chiffres sont plus élevés parce que des fonctionnaires ont signalé d'autres erreurs depuis juin.