Le nombre de décès liés aux surdoses de drogues illicites en Colombie-Britannique a augmenté de plus de 70 % au cours des onze premiers mois de l'année par rapport à la même période l'an dernier, révèle le bureau du coroner. Et l'opioïde fentanyl est lié à 60 % de ces 755 décès.

En novembre seulement, 128 personnes sont mortes d'une surdose de drogue illicite en Colombie-Britannique, soit plus de quatre personnes par jour en moyenne. Ce bilan dépasse largement le triste record précédent de 82 décès enregistrés en janvier dernier.

La coroner en chef Lisa Lapointe s'explique mal cette hausse soudaine, alors que les autorités ont mis en place certaines mesures pour contrer le fléau mortel. Elle suggère que le fentanyl actuellement en circulation est peut-être plus toxique qu'avant, ou alors que le carfentanil, beaucoup plus puissant, a peut-être intégré maintenant le marché des drogues illégales. À moins qu'un autre dérivé du fentanyl, plus dangereux encore, ait fait son apparition.

La coroner Lapointe a promis, en conférence de presse lundi, que son service se penchera là-dessus, en collaboration avec le centre provincial de toxicologie.

Le fentanyl et ses dérivés font des ravages un peu partout au pays, mais surtout en Colombie-Britannique, qui a déclaré l'an dernier l'« état d'urgence de santé publique ». La province a adopté depuis certaines mesures, notamment en dotant les intervenants de doses de naloxone, une substance qui peut atténuer les effets des surdoses d'opioïdes.

Jeudi dernier seulement, onze personnes sont mortes de surdoses en Colombie-Britannique, dont la moitié dans le seul quartier de Downtown Eastside, à Vancouver. Selon le maire Gregor Robertson, 1300 personnes utilisent des opioïdes illégaux chaque jour à Vancouver.