Le gouvernement canadien va aborder la situation du blogueur saoudien Raïf Badawi, emprisonné depuis 2012, avec le président de la commission des droits de l'Homme de l'Arabie saoudite, a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères.

Le dossier humanitaire de Raïf Badawi, dont l'épouse Ensaf Haidar est réfugiée au Québec avec ses trois enfants, sera directement discuté jeudi entre le ministre canadien des Affaires étrangères Stéphane Dion et Bandar Bin Mohammed Al-Aiban, le responsable saoudien en visite officielle au Canada depuis mercredi.

«C'est au moyen de l'engagement et d'un dialogue franc que les droits universels de la personne peuvent progresser dans le monde, y compris en Arabie saoudite», a déclaré Stéphane Dion à la veille de cette rencontre.

Raïf Badawi a été condamné en novembre 2014 à dix ans de prison et à 1000 coups de fouet pour «insulte à l'islam». Il avait reçu ses 50 premiers coups de fouet en janvier 2015, mais les autres séances, sur un rythme hebdomadaire, avaient été suspendues, après une vague de protestations dans le monde.

Farouche défenseur de la liberté d'expression, Raïf Badawi avait demandé sur son site internet la fin de l'influence religieuse dans le royaume saoudien, régi par le wahhabisme, une stricte version de l'islam.

Stéphane Dion et M. Al-Aiban doivent participer à une table ronde avec des responsables d'organisations de défense des droits de la personne et de la société civile du Canada, selon le communiqué du ministère.

C'est à cette occasion que Stéphane Dion veut amener «davantage l'Arabie saoudite dans un dialogue ouvert sur toute une gamme de questions relatives aux droits de la personne, y compris l'affaire du blogueur saoudien Raïf Badawi», selon la même source.

Mercredi, une première rencontre sur le thème de l'importance des femmes et des filles en tant que facteur de changement a été organisée entre le président de la commission saoudienne des droits de l'Homme et les ministres canadiennes du Développement international Marie-Claude Bibeau, et de la Condition féminine Patty Hajdu.