Les autorités de santé de Vancouver réclament deux nouveaux sites d'injection supervisée pour faire face à une crise de surdose de drogue qui a fait plus de 100 victimes dans la ville cette année.

En annonçant leur intention, lundi, le maire et la médecin-hygiéniste en chef ont demandé une fois de plus au gouvernement fédéral d'abroger une loi «défaillante et mesquine» qui est trop coûteuse en termes de temps et qui rend extrêmement difficile l'établissement de nouveaux sites.

Le projet de loi C-2, la Loi sur le respect des collectivités, avait été adopté par l'ancien gouvernement conservateur. En vertu de la loi, les villes doivent respecter 26 critères avant de faire une demande.

Le maire Greg Robertson a souligné en conférence de presse que plus d'une douzaine de personnes mourraient chaque mois d'une surdose à Vancouver. Selon lui, la loi conservatrice est «inutile et exagérée».

Le nouveau gouvernement libéral croit en la réduction des méfaits - une approche qui consiste à réduire les méfaits de la drogue plutôt que de les éliminer complètement - mais il ne s'est pas engagé à abroger la loi.

La ministre de la Santé Jane Philpott avait dit au mois de septembre qu'elle avait demandé à ses employés de revoir les critères et d'enlever toute barrière inutile.

La docteure Patricia Daly, la médecin-hygiéniste en chef de Vancouver, a affirmé qu'il fallait actuellement plusieurs mois pour organiser une demande d'application pour un site.

Selon la docteure, l'un des critères les plus coûteux est de vérifier le passé criminel des employés, en reculant de dix ans. «Je crois que certains (de ces critères) sont complètement inutiles, comme la nécessité de fournir des preuves scientifiques sur les bienfaits des sites d'injection supervisée. Il existe déjà des preuves bien établies», a-t-elle soutenu.

Sous la gouverne des libéraux, Santé Canada a renouvelé plus rapidement le permis du site déjà en place dans la ville, Insite, et celui dans le Dr. Peter Center - un centre de soins pour les patients séropositifs.

La docteure Daly croit que les provinces devraient décider de délivrer les permis ou non, étant donné que la santé est une compétence provinciale.