Affirmant que le ministre Jacques Daoust tente de « faire entrer par la porte arrière » ce qu'il n'arrive pas à faire entrer par la porte d'en avant, les deux principales associations de taxis québécoises réclament le retrait immédiat d'un article précis du projet de loi 100. Ils donnent au ministre jusqu'à 13h30 pour le faire, faute de quoi ils retireront leur appui au projet de loi ouvrant la porte au service UberX.

L'article en question, ajouté par le gouvernement vers 17h30 mercredi, permet au ministre des Transports d'autoriser un projet pilote avec Uber. Selon les représentants des taxis, il ouvrirait la porte à ce que les chauffeurs UberX soient exemptés de l'obligation de détenir un permis de taxi de classe 4C, une assurance commerciale et une licence de taxi. 

Des discussions ont eu lieu jusqu'à tard hier soir au sujet de cet article, stipulant que le ministre a le pouvoir de permettre un projet pilote en vertu de normes relevant du projet de loi 100 ou de « toute autre loi ou règlement dont l'application relève du ministre ». Ce petit bout de phrase donne au ministre un pouvoir jugé trop arbitraire par les représentants des chauffeurs de taxi. 

« J'ai détecté cette phrase dès le dépôt et j'ai fait savoir au ministre que j'étais mécontent. On se sent trahis », affirme Guy Chevrette, négociateur pour le Comité provincial de concertation de l'industrie du taxi. Le ministère nous a dit qu'il allait déposer une nouvelle version de l'article. Il vaut mieux qu'il soit clair ».

« Si cet amendement est adopté, on pourrait désormais faire entrer par la porte d'en arrière ce que tout le monde trouve inacceptable par la porte d'en avant, affirme Benoït Jugand, porte-parole du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM). Le gouvernement demande-t-il un chèque en blanc pour pouvoir se mettre à genoux devant Uber ? »

Le Comité provincial de concertation de l'industrie du taxi et le RTAM donnent au gouvernement jusqu'à 13h30 pour modifier son projet de loi. 

Les chauffeurs de taxi réclament l'adoption du projet de loi d'ici vendredi, date de la fin des travaux parlementaires, faute de quoi ils menacent de perturber les activités du Grand Prix ce week-end. 

Plus de détails à venir.