Des équipes s'affairaient à tenir l'incendie de forêt à distance des installations de sables bitumineux et des communautés dans le nord de l'Alberta, jeudi, alors que les flammes s'étendaient jusqu'en Saskatchewan.

Le brasier, surnommé «la bête» par les pompiers après qu'il eut ravagé Fort McMurray il y a deux semaines, occupe désormais une taille de 5000 kilomètres carrés, alors que près de huit kilomètres carrés s'étendent au-delà des frontières de la Saskatchewan.

Le directeur des services contre les incendies de l'Alberta, Chad Morrison, a indiqué que l'incendie avait brûlé la même superficie de forêt que tous les incendies survenus l'an dernier en Alberta.

Mais avec les récents succès des pompiers sur le terrain et dans les airs - et les prévisions de températures plus froides et plus humides - les autorités affichaient un optimisme prudent.

«La menace a définitivement diminué autour des communautés et des installations de sables bitumineux, bien sûr. Nous continuons de faire du progrès», a commenté M. Morrison.

Plus de 80 000 personnes ont été évacuées de Fort McMurray, le 3 mai, lorsque l'incendie a commencé à s'attaquer aux maisons aux limites de la ville. Plus de 2400 bâtiments ont été détruits, mais les pompiers avaient réussi à protéger près de 90 pour cent de la capitale du sable bitumineux, selon les autorités.

Plus tôt cette semaine, environ 8000 travailleurs ont été évacués des camps de travail dans la région alors que Suncor et Syncrude ont mis un frein à leurs opérations, même si d'autres entreprises ont poursuivi leur production et que certains camps sont demeurés ouverts.

Le gouvernement de l'Alberta a annoncé plus tôt cette semaine que quelques personnes pourraient commencer à retourner à Fort McMurray le 1er juin si les conditions de sécurité sont respectées, dont le fait que le feu ne soit plus une menace imminente et que l'air soit de bonne qualité.

La ministre des Affaires municipales, Danielle Larivee, a indiqué que les travaux en ce sens se poursuivaient.

Les travailleurs qui nettoyaient et réparaient les dommages causés à l'hôpital de la ville, et qui ont été évacués il y a quelques jours, devaient y retourner à compter de vendredi.

D'autres qui s'affairaient à rouvrir des pharmacies et des épiceries seront aussi de retour dans les prochains jours, a-t-elle dit, et tous recevront des masques protecteurs.

M. Morrison a déclaré que les autorités allaient travailler avec leurs homologues de la Saskatchewan pour gérer l'incendie qui continue à brûler.

Le commissaire à la gestion des urgences de la Saskatchewan, Duane McKay, a indiqué qu'aucune communauté ne faisait face à une menace immédiate.

L'incendie était à environ 30 kilomètres de La Loche, un village de 3000 personnes, qui avait défrayé les manchettes en raison d'une fusillade au mois de janvier. Quatre personnes, dont deux enseignants de l'école secondaire, avaient perdu la vie.

M. McKay a affirmé que La Loche n'avait pas à craindre les flammes jusqu'à maintenant. Des incendies de forêt ont fait rage dans la région, l'été dernier.

«La Loche est située aux abords d'un lac. La forêt a déjà été ravagée au nord, donc nous ne voyons pas une menace directe.»

La fumée pourrait représenter la plus importante inquiétude pour le village, a-t-il dit, ajoutant que les vents attendus de l'est pourraient aider à la dissiper.