Le Canada a refusé d'accorder des visas à trois chercheurs africains qui voulaient se rendre au congrès de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS), qui se déroule cette semaine à Montréal.

Les chercheurs en question sont Emile Pierre Bazyomo, du Burkina Faso, ainsi que N'guessan Julien Atchoua et Tahirou Koné, tous deux de la Côte d'Ivoire. Ils devaient se rendre à un colloque intitulé «Communication interculturelle et communication internationale: enjeux, stratégies, méthodes et pratiques visant l'harmonisation des relations interculturelles» qui se déroulait hier.

Pour des raisons de vie privée, Immigration Canada ne peut fournir les raisons du refus. Dans un échange de courriels avec l'un des organisateurs du colloque, le professeur Christian Agbobli, de l'UQAM, le chercheur burkinabé Emile Pierre Bazyomo affirme que le Canada lui a répondu ne pas être convaincu qu'il quitterait le pays au terme du séjour et qu'il disposait des ressources financières suffisantes pour subvenir à ses besoins pendant le voyage.

«Je suis perplexe quant à la décision qui a été rendue dans un contexte où les universités québécoises et canadiennes valorisent la mobilité des ressources intellectuelles. L'ACFAS constitue la plus grande association francophone scientifique et, de ce fait, constitue le lieu par excellence de rencontres et de collaborations entre collègues du monde francophone», a dit M. Agbobli à La Presse.

L'ACFAS n'entend pas monter au créneau pour le moment.

«Il est difficile de se prononcer sur des cas particuliers. S'il y avait une tendance, on s'en préoccuperait, mais rien ne nous permet de conclure que c'est le cas», dit Esther Gaudreault, directrice générale de l'ACFAS.

L'an dernier, 209 professeurs provenant de pays aussi divers que le Nigeria, le Bangladesh et la Bolivie n'avaient pu se rendre à un congrès à Ottawa, car le Canada avait refusé de leur accorder un visa.

PHOTO TIRÉE DE L'INTERNET

Tahirou Koné