Ottawa décline l'aide offerte par quelques pays - dont la Russie - qui ont proposé de mettre l'épaule à la roue pour lutter contre les incendies de forêt qui font rage à Fort McMurray.

Au cours d'un point de presse à Ottawa, lundi, le premier ministre Justin Trudeau a remercié les pays qui ont offert leur aide, mais a ajouté qu'elle ne serait pas nécessaire.

Le coup de pouce des autres provinces et des Canadiens eux-mêmes est suffisant «en ce moment», a indiqué le premier ministre en marge d'une annonce sur la hausse de la contribution du Canada au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

La Russie, les États-Unis, le Mexique, l'Australie, Taïwan, Israël et l'Autorité palestinienne ont tous levé la main pour aider le Canada à lutter contre les incendies en Alberta.

La Russie a plus précisément offert, par la voix du ministre russe Vladimir Puchkov, d'envoyer des bombardiers à eau et des équipes spécialisées pour aider à contrôler le feu à Fort McMurray.

La communauté internationale a été touchée par cette tragédie, a reconnu M. Trudeau, mais «la bonne nouvelle» est que les provinces ont été à ce point généreuses que l'aide étrangère n'est pas requise.

«C'est certain qu'à travers le monde, les gens ont été marqués par cette catastrophe, et ont été très généreux dans leurs offres d'aide, a noté le chef libéral. Mais la réalité, c'est qu'avec toute l'aide des gens d'à travers le pays y compris les provinces (...), nous n'avons pas besoin d'aide de gens d'en dehors du pays en ce moment.»

À la sortie de la période de questions aux Communes, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, a offert plus de précisions sur ce refus d'Ottawa de recourir à une assistance étrangère.

«La réalité est, compte tenu de la nature de ce feu et de comment il s'est développé, que l'ajout de ces outils et équipements internationaux ne ferait pas une différence appréciable», a-t-il expliqué.

Dans les faits, l'incendie si étendu que la seule chose qui puisse changer la donne, «ce sont des averses de pluie abondantes», a noté le ministre.

Il a expliqué que l'Alberta comptait déjà sur l'équipement et des équipes de travailleurs du Québec, de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick, du Manitoba et de Terre-Neuve-et-Labrador.

Visite prochaine

Le premier ministre pourrait annoncer dans les prochains jours une visite dans la région dévastée de Fort McMurray, que plus de 80 000 résidants ont dû fuir.

«Je suis en étroit contact avec la première ministre de l'Alberta (Rachel Notley) pour déterminer un moment approprié pour moi de visiter Fort McMurray, et nous espérons être capables d'en faire l'annonce dans les prochains jours», a-t-il affirmé.

Le gouvernement du Canada s'est engagé à soutenir l'Alberta dans cette crise, mais on ignore exactement la forme que prendra cette aide, autre que cette promesse d'égaler les fonds versés par le public à la Croix-Rouge canadienne.

«Je continue de dire que nous allons soutenir et investir dans la reconstruction de Fort McMurray d'un large éventail de façons au cours des prochains jours, semaines, mois, et oui, années», a indiqué M. Trudeau.

Le Canada atlantique donne 250 000 $ pour les sinistrés

L'opération visant à aider les sinistrés de l'incendie de forêt de Fort McMurray recevra un don de 250 000 $ de la part des quatre provinces atlantiques.

La Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et le Nouveau-Brunswick offriront chacune 75 000 $ alors que l'Île-du-Prince-Édouard versera 25 000 $.

L'argent sera remis à la Croix-Rouge canadienne.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a déclaré que les pensées et les prières de la province accompagnaient les communautés touchées par la catastrophe en raison des liens professionnels étroits développés entre elles et les Néo-Écossais au cours des dernières années.

Dwight Ball, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, a pour sa part affirmé que sa province continuerait à fournir son soutien à l'Alberta en «ces temps difficiles».

De son côté, le premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, Wade MacLauchlan, a indiqué que, même si ces terribles événements se déroulaient en Alberta, leurs effets étaient ressentis jusqu'au Canada atlantique.