Une nouvelle tuile - de taille - tombe sur la tête de l'un des principaux événements organisés dans le cadre des fêtes du 375e de Montréal. L'Association canadienne des policiers a annoncé son intention de boycotter les Jeux policiers et pompiers organisés en 2017 dans la métropole.

Les pompiers de Montréal ont lancé en 2014 un appel au boycottage de cette compétition sportive, événement qui doit générer des millions en retombées pour Montréal l'an prochain. Cet appel avait été mis de l'avant pour protester contre l'imposition d'un nouveau partage dans le coût des régimes de retraite des employés municipaux.

La Fraternité des policiers de Montréal s'était abstenue jusqu'à présent de joindre le mouvement, mais le syndicat vient de franchir le pas. «Malgré nos efforts et les pistes de solution proposées par la Fraternité, nous nous sommes heurtés à un mur à plus d'une reprise et nous avons malheureusement dû en conclure que nous ne pouvions pas participer avec le sourire aux Jeux mondiaux tout en nous laissant piétiner», a indiqué leur chef syndical, Yves Francoeur.

Dans leur décision de joindre le boycottage, la Fraternité a convaincu l'Association canadienne des policiers d'inviter elle aussi ses membres à refuser de participer aux Jeux. «Ce que le maire de Montréal a demandé comme législation pour brimer les droits des policiers de Montréal, nous n'accepterons pas que ça s'étende ailleurs au Canada», a indiqué le président de l'organisation, Tom Stamatakis.

L'Association canadienne des policiers regroupe 52 000 agents de la paix au Canada provenant de 160 corps policiers différents.

Initié en 2014, le mouvement de boycottage a pris de la vigueur récemment. Le principal syndicat de pompiers de Sydney, métropole de l'Australie, a annoncé que ses membres ne participeraient pas aux Jeux de Montréal. D'importants syndicats comme la FTQ ainsi que les Teamsters Canada ont eux aussi annoncé leur appui au mouvement.

Coderre n'écarte pas l'annulation, l'opposition la demande

Le maire Denis Coderre, qui avait toujours refusé d'envisager l'annulation des Jeux, s'est montré moins catégorique lors d'une mêlée de presse à Bécancour aujourd'hui. « On n'a pas pris de décision encore concernant les Jeux mondiaux des policiers et des pompiers. On va regarder pour l'instant les choses », a-t-il dit.

L'élu s'est désolé de voir les policiers et pompiers ainsi appeler au boycottage d'un événement créé spécifiquement pour eux. « Ça, c'est un peu triste parce que c'est à la fois les pompiers et policiers qui ont demandé les jeux. Ce n'est pas moi qui suis arrivé en disant qu'on va faire des jeux mondiaux des policiers et pompiers », s'est désolé Denis Coderre.

Les Jeux policiers et pompiers doivent avoir lieu du 28 juillet au 6 août 2017. La Ville de Montréal prévoit investir 3,5 millions dans l'événement dont le budget est de 20,3 millions.

L'opposition à l'hôtel de ville a quant à elle invité Montréal à abandonner l'événement pour éviter un déficit monstre comme ceux de la FINA et des Outgames. « Je pense qu'il serait sage pour Montréal de se retirer de ces Jeux. La facture sera trop salée pour la Ville de Montréal. Je demande au maire Coderre de prendre la décision qui s'impose et d'annuler les Jeux mondiaux des policiers et pompiers 2017 », a réagi Luc Ferrandez, chef de Projet Montréal.