Les Canadiens qui ont perdu leur travail doivent attendre souvent plus d'un mois avant de savoir s'ils sont admissibles à l'assurance-emploi, démontrent de nouvelles données.

Ces statistiques révèlent également qu'il y a un délai de plusieurs jours avant que les agents d'information soient en mesure de rappeler pour répondre à une demande d'information.

Ces données sont contenues dans des documents déposés au Parlement la semaine dernière, en réponse à une question écrite qui avait été soumise par la porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d'emploi, Niki Ashton.

On peut y lire que 297 586 Canadiens ont attendu plus de 28 jours avant de savoir si leur demande de prestations d'assurance-emploi était acceptée.

La moyenne nationale s'est établie à 39 jours.

Les données démontrent aussi que les Canadiens qui ont tenté de joindre un centre d'appel du gouvernement fédéral afin d'obtenir des réponses à leurs questions sur l'assurance-emploi se sont butés à un message enregistré 7,4 millions de fois entre avril 2015 et janvier 2016.

Ceux qui ont laissé un message à un agent d'information ont reçu une réponse dans un délai de cinq jours dans seulement 60 % des cas.

Incidemment, les délais de traitement et le service à la clientèle sont les raisons les plus souvent invoquées par les usagers qui ont formulé des plaintes auprès du gouvernement.

De manière générale, des délais importants s'observent dans les centres d'appel du gouvernement fédéral depuis un bon moment. Le système de traitement des appels est notamment pointé du doigt.

L'objectif du gouvernement est de répondre à 80 % des appels dans un délai de 10 minutes. Au cours de la période s'étirant d'avril à janvier derniers, les centres d'appel ont atteint cette cible de manière variable. La plus forte proportion a été notée en juin avec 64,3 % des appels qui ont reçu une réponse en 10 minutes. En janvier, cette proportion a chuté à 19,6 %.

Emploi et Développement social Canada, qui chapeaute le programme d'assurance-emploi, prévoit investir 19,5 millions cette année pour ses services téléphoniques et 18,9 millions additionnels pour améliorer les services et les réponses disponibles sur Internet.

La ministre du Travail MaryAnn Mihychuk a reconnu que le gouvernement devait apporter des correctifs au système de gestion des demandes d'assurance-emploi. Elle a ajouté qu'Ottawa soumettrait son plan sous peu.

«Notre objectif est d'offrir des services aux Canadiens qui en ont le plus besoin et lorsqu'ils en ont besoin. Nous savons que cela implique d'améliorer la manière dont nous interagissons avec les Canadiens, surtout à la suite d'années de coupes dans les services de première ligne effectuées par le précédent gouvernement», a déclaré Mme Mihychuk.

Pour sa part, Niki Ashton a souligné qu'il y avait un urgent besoin d'accroître le nombre d'employés permanents travaillant dans les centres d'appel. Actuellement, le tiers des employés sont embauchés à temps partiel.