Des Cris de la baie James revendiquent devant les tribunaux la propriété d'un territoire de près de 48 000 kilomètres carrés du côté ontarien.

La poursuite, déposée en Cour supérieure de l'Ontario, vise les gouvernements fédéral et provincial. Les Cris réclament des dommages de 495 millions $ en lien avec ce territoire cri qui fait partie de la vaste région appelée Eeyou Istchee, située tant en Ontario qu'au Québec, autour de la baie James.

Dans leur poursuite, les Cris soutiennent que les deux ordres de gouvernement ont «porté atteinte de façon injustifiable» à leurs titres et droits de propriété, et n'ont pas respecté leurs obligations fiduciaires envers cette Première Nation.

Ils allèguent aussi que l'Ontario et le Canada se sont par le fait même «injustement enrichis» au détriment des Cris.

Les allégations contenues dans la poursuite n'ont pas été prouvées en cour.

Le grand chef, Matthew Coon Come, a expliqué lundi que cette poursuite constituait le plus récent chapitre dans la lutte de la nation crie pour faire respecter ses droits antérieurs de propriété sur des terres traditionnelles.

«Une frontière Ontario-Québec a été tracée en plein milieu de notre territoire Eeyou Istchee», a indiqué M. Coon Come dans un communiqué. «Notre peuple a utilisé, occupé, dirigé et protégé ces terres en Ontario depuis des temps immémoriaux, mais nos droits de propriété n'ont jamais été inscrits dans un traité.»

Au Québec, le gouvernement de Robert Bourassa avait conclu en 1975 une entente avec les Cris de la baie James en vue de la construction des barrages hydro-électriques. Cette «Convention de la baie James et du Nord québécois» a été mise à jour en 2002 par le gouvernement de Bernard Landry dans le cadre de la «Paix des Braves».