Deux policiers canadiens ont été accusés d'inconduite sexuelle en lien avec leur participation à des missions des Nations unies à l'étranger l'an dernier, selon un rapport publié vendredi par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Le document indique que, dans l'un des cas, une enquête de 55 jours a permis de découvrir que le policier canadien avait mis une femme enceinte et avait eu un enfant. L'homme a été retiré du pays où il avait été déployé et suspendu pendant neuf jours.

L'autre cas fait toujours l'objet d'une investigation, précise le rapport. Aucun autre détail n'a été fourni concernant ces deux affaires.

Un porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a renvoyé les demandes d'entrevue à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui gère le déploiement outre-mer de policiers canadiens provenant d'une vingtaine de services de police à travers le pays.

Dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne, la GRC a affirmé que le Canada adhérait aux normes les plus élevées en matière de conduite policière pour les missions de paix et qu'il agirait de manière appropriée advenant des cas d'agression.

Le sergent Harold Pfleiderer a expliqué qu'une fois l'agent revenu en sol canadien, c'était au corps policier auquel il appartenait que revenait la responsabilité d'imposer une mesure disciplinaire pour toute inconduite survenue durant la mission.

Il a cependant souligné que les deux Canadiens cités dans le document de l'ONU avaient été accusés selon la définition de l'exploitation et de l'agression sexuelles établie par les Nations unies et que, par conséquent, les allégations pesant contre eux pourraient ne pas constituer un crime au Canada.

Le rapport porte sur les mesures spéciales décrétées par les Nations unies pour éviter que les civils soient exploités ou agressés sexuellement par les soldats ou les policiers prenant part à ses missions de maintien de la paix.

Dans l'ensemble, l'inconduite sexuelle de certains Casques bleus aurait fait au moins 63 victimes présumées ou confirmées dans le monde, soit 41 adultes et 22 mineurs, d'après le document.

À la suite de la colère suscitée par des allégations de violence sexuelle concernant les forces étrangères présentes en République centrafricaine, M. Ban avait ordonné l'an dernier que l'ONU redouble d'effort pour prévenir les agressions.

Il avait aussi adopté une politique de «tolérance zéro», en plus d'exiger que les présumés agresseurs soient jugés sur place par une cour martiale et soumis à des tests d'ADN afin d'être identifiés.

Le secrétaire général avait également exhorté les 193 États membres des Nations unies de mettre à jour leur législation nationale afin de s'assurer qu'elle s'applique aux crimes sexuels commis par leurs citoyens participant aux missions de paix onusiennes.

Le rapport publié vendredi est le premier à mentionner le pays d'origine des individus soupçonnés d'inconduite sexuelle.