Des vandales ont abimé la voiture d'un ancien collaborateur de Stephen Harper qui avait organisé la cérémonie pour commémorer lundi l'anniversaire de naissance du controversé premier ministre conservateur John A. Macdonald, un des «pères de la Confédération».

Arthur Milnes, journaliste, historien de sa région et rédacteur de discours pour le premier ministre Harper, a trouvé sa voiture éclaboussée de rouge, les pneus crevés, à son réveil lundi matin chez lui à Kingston, en Ontario. Un drapeau canadien, à moitié brûlé, se trouvait sous la voiture.

Le véhicule du député libéral fédéral Mark Gerretsen a aussi été la cible de vandales, dimanche soir, la veille d'une cérémonie de commémoration au centre-ville de Kingston, lundi midi.

La cérémonie, à laquelle assistait l'ex-premier ministre libéral Dalton McGuinty, a du reste été perturbée par une vingtaine de manifestants venus dénoncer l'attitude raciste de John A. Macdonald à l'égard des Autochtones au XIXe siècle.

La statue de Macdonald au centre-ville de Kingston avait déjà été aspergée de peinture rouge par le passé, tout comme des plaques commémoratives saluant cet Écossais d'origine qui avait fait de Kingston sa ville d'adoption.

M. Milnes, un ancien journaliste qui a été collaborateur de deux premiers ministres conservateurs à Ottawa, s'est dit secoué, comme son épouse, par les gestes de vandalisme qui sont survenus devant chez lui, alors que son adresse n'est pas publiée.

«Je suis journaliste, j'ai passé ma vie à me battre dans l'arène des idées, j'écris des lettres, des chroniques, certains me traitent d'idiot, a-t-il expliqué au téléphone, lundi. Mais qu'on vienne jusque devant chez moi?»

M. Milnes rappelle que même la manifestation de lundi pendant la cérémonie s'était déroulée de façon pacifique et respectueuse. Il dit ignorer par ailleurs qui a bien pu poser ces gestes de vandalisme - après tout, le député Gerretsen, fraîchement élu, est «incroyablement sympathique à la cause des Autochtones», a-t-il dit.

Le 200e anniversaire de naissance de Macdonald, l'an dernier, et le 150e anniversaire de la fédération canadienne, en 2017, ont ravivé l'intérêt pour le «premier premier ministre» du Canada, qui est aujourd'hui dénoncé par les Premières Nations pour le traitement qu'il leur avait réservé à l'époque. Macdonald était un fervent partisan des pensionnats pour Autochtones gérés par les communautés religieuses, où des milliers de jeunes, pendant des décennies, ont subi des sévices physiques et sexuels.

La ministre du Patrimoine, Mélanie Jolie, a quand même publié, lundi, un communiqué pour souligner l'anniversaire, rappelant l'influence déterminante de John A. Macdonald dans la fondation du pays dont on fêtera bientôt le 150e anniversaire.

Rona Ambrose, chef intérimaire du Parti conservateur du Canada, a aussi salué la contribution de Macdonald, malgré les imperfections de l'homme. «Avec habileté et détermination politique, il a rapproché Français et Anglais, catholiques et protestants, il a accordé le droit de vote aux Autochtones canadiens et s'est battu pour le droit de vote des femmes», écrit-elle.