La Croix-Rouge se presse de préparer l'hébergement pour les milliers de réfugiés syriens qui arriveront au Canada dans les prochaines semaines. Après avoir accueilli des milliers de réfugiés parrainés par le secteur privé, le gouvernement fédéral s'apprête à recevoir ceux qui seront à sa charge.

Trois bases militaires en Ontario et au Québec devraient être prêtes en fin de semaine prochaine pour fournir les services essentiels aux réfugiés parrainés par le gouvernement, a indiqué Hossam Elsharkawi, vice-président associé des opérations internationales de la Croix-Rouge canadienne.

M. Elsharkawi n'a pas pu dire dans l'immédiat combien de temps ces nouveaux arrivants logeront dans ces centres, mais ceux-ci pourront abriter de 3000 à 4000 personnes.

Les organisations pourront faire plus d'espace si nécessaire, a-t-il ajouté.

Jusqu'à maintenant, les bases militaires n'ont pas été utilisées notamment parce que les réfugiés parrainés par le privé - qui forment 10 000 des 25 000 réfugiés que le Canada prévoit accueillir d'ici la fin du mois de février - sont liés à des organismes qui s'occupent de l'hébergement. Ces réfugiés représentent la majorité de la première vague de nouveaux arrivants qui se sont établis au pays depuis le début du mois de novembre.

Mais avec les arrivées qui devraient s'accélérer dans les sept dernières semaines du programme, surtout pour les réfugiés parrainés par le gouvernement, l'hébergement devient un enjeu urgent.

Dans 36 villes du pays

En temps normal, le Canada reçoit environ 7000 réfugiés qui seront installés dans l'une des 36 villes canadiennes fournissant les services dont les coûts sont assumés par le gouvernement fédéral.

Dans la plupart de ces municipalités, des organismes s'occupent de résidences qui abriteront quelques centaines de personnes en attendant qu'elles se trouvent un endroit où vivre de façon permanente.

Ces nouveaux arrivants arrivent généralement en grand nombre au pays, mais le fait de recevoir 15 000 personnes en trois mois comme c'est le cas cette fois-ci nécessite des opérations particulières.

Les bases militaires seront l'option en dernier recours, a expliqué Debbie Douglas, directrice générale du Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants. « C'est difficile de transporter des gens d'un camp à un autre camp militaire », a-t-elle précisé.

Depuis le début du programme, la possibilité d'héberger les réfugiés sur les bases militaires a été envisagée, mais ni le ministère de la Défense, ni le ministère de l'Immigration n'ont voulu faire de commentaire sur le sujet.

« En raison des nombreux facteurs pouvant influencer le fait qu'un réfugié ira vers un (site d'hébergement temporaire), il est encore trop tôt pour spéculer sur l'ampleur des opérations possibles », a écrit une porte-parole du ministère de l'Immigration, Faith St. John, dans un courriel.

En date du 7 janvier, 7671 réfugiés étaient arrivés au Canada depuis le 4 novembre.