La police militaire mène une enquête sur une possible brèche de sécurité au principal centre de renseignement de la Marine royale canadienne sur la côte est.

Selon des documents judiciaires, les enquêteurs militaires allèguent qu'entre 2004 et 2009, un concepteur web à la base Trinity, de Halifax, a utilisé des réseaux du ministère de la Défense pour stocker de façon inappropriée des documents secrets.

Dans le mandat de perquisition déposée en Cour provinciale de Nouvelle-Écosse, on lit que les gestes posés par le suspect - simplement appelé «M. Zawidski» - contreviennent à l'article de la Loi fédérale sur la protection de l'information relatif à la communication de renseignements.

Aucune des allégations n'a été prouvée en cour et un porte-parole de l'armée n'a pas voulu confirmer si des accusations avaient été formellement portées contre le suspect.

Le mandat de perquisition précise toutefois que les comptes réseau de «M. Zawidski» ont été gelés et que l'accès dans l'édifice de l'Arsenal canadien de Sa Majesté à Halifax lui est maintenant interdit.

Le major Martell Thompson a refusé de donner de plus amples informations sur cette affaire, mais il a confirmé que «M. Zawidski» a été transféré dans un service qui n'a pas accès à des informations secrètes.

Le mandat de perquisition, délivré le 15 septembre 2015, précise que la police militaire a saisi du bureau de «M. Zawidski» à Halifax quatre disques durs, un ordinateur portable, des disques compacts et des disques souples, à la suite d'une plainte portée pour une possible brèche de sécurité informatique. Le lecteur réseau du suspect contenait 1086 documents secrets et 11 documents confidentiels datés de 2004 à 2009, lit-on dans le mandat.

En février 2013, l'enseigne de vaisseau de 1re classe Jeffrey Paul Delisle - un officier du renseignement - avait été condamné à 20 ans de prison pour avoir copié des documents secrets contenus dans son ordinateur de la base Trinity et les avoir vendus à la Russie, entre 2007 et 2012. Il a touché environ 3000 $ par mois pour des disques souples et des clés USB contenant des renseignements secrets.

Selon le major Thompson, l'affaire «Zawidski» serait plutôt une «fuite de données» et ne serait pas aussi sérieuse que l'affaire Delisle.