La branche canadienne d'une fondation islamique controversée a suspendu ses cours pour des raisons de sécurité, mardi, à la suite d'un reportage selon lequel quatre de ses anciennes étudiantes auraient quitté le Canada afin de joindre les rangs du groupe armé État islamique (ÉI) en Syrie.

L'Institut Al-Huda a annoncé l'interruption de ses activités après que CBC News eut rapporté qu'une jeune fille ayant assisté aux cours religieux de l'établissement s'était rendue en sol syrien pour soutenir l'ÉI, et que trois autres avaient aussi entrepris ce voyage avant d'être interceptées par les autorités turques et renvoyées au Canada.

L'école a affirmé avoir été mise au courant des allégations lundi soir.

Imran Haq, l'un des gestionnaires de l'Institut, a déclaré que les autorités n'avaient jamais avisé l'établissement que quatre jeunes filles lui étant associées avaient pris l'avion dans le but d'intégrer une organisation terroriste.

Il a également indiqué que l'Institut ne connaissait pas l'identité de ces quatre personnes et qu'il ne pouvait donc pas confirmer si elles avaient oui ou non suivi ses cours ni fournir davantage de renseignements à ce sujet.

M. Haq a précisé que l'Institut était prêt à collaborer avec les forces de l'ordre afin de faire la lumière sur ces allégations. Il n'a pas été possible d'établir quand ces ex-élèves auraient effectué leur périple outre-mer.

L'établissement, qui est situé à Mississauga, en Ontario, a d'abord attiré l'attention, lundi, après que des médias eurent révélé que la femme ayant participé à la fusillade qui a fait 14 morts et 21 blessés à San Bernardino, en Californie, la semaine dernière, avait étudié à l'une de ses écoles affiliées au Pakistan.

Cela a poussé l'Institut à se distancer publiquement de Tashfeen Malik et de son mari, à condamner leur attaque et à rappeler la différence entre conservatisme religieux et extrémisme.

«L'Institut Al-Huda fournit un enseignement islamique authentique basé sur la compassion, l'indulgence et la tolérance, a soutenu Imran Haq. Il condamne sans équivoque la violence et le terrorisme.»

L'établissement de Mississauga offre des cours pour les femmes, en plus de tenir une école primaire. Il a été fondé en 2005 par Farhat Hashmi, une intellectuelle pakistanaise qui a déjà résidé au Canada, et compte parmi les nombreuses branches de la fondation Al-Huda au Pakistan, aux États-Unis et au Royaume-Uni qui enseignent toutes la théologie et les principes de leur fondatrice.

Mme Hashmi, qui a obtenu un doctorat en études islamiques auprès de l'Université de Glasgow, en Écosse, a souvent été critiquée en raison de son interprétation très conservatrice de l'islam.