Des leaders d'un temple hindou en Ontario ayant été détruit par les flammes dans la foulée des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis se sont rassemblés, mardi, pour discuter de sécurité à la lumière de la tragédie à Paris qui semble avoir alimenté des attaques contre au moins deux lieux de culte en Ontario.

Les membres du conseil du temple Samaj à Hamilton ont affirmé que l'incendie dans une mosquée à Peterborough, et le vandalisme dans un temple hindou à Kitchener, avaient fait resurgir les mauvais souvenirs de l'incendie criminel dans leur établissement il y a 14 ans.

Le président du temple, Ramesh Panchal, a fait valoir en entrevue que les fidèles voulaient éviter de revivre une telle situation, dont ils venaient à peine de se remettre. L'organisation est en relation avec la police municipale, qui a promis un renforcement de la présence policière dans le secteur, et s'emploie à augmenter la portée de ses systèmes de sécurité et de surveillance par caméras, a dit M. Panchal.

En 2001, quelques jours après les attaques terroristes aux États-Unis, le temple Samaj avait été emporté par les flammes près d'une mosquée vandalisée qui avait reçu un message haineux sur une boîte vocale.

Les enquêteurs avaient déterminé qu'il s'agissait d'un incendie criminel et la police avait conclu à un crime haineux - les malfaiteurs ayant vraisemblablement pris le temple pour une mosquée.

À ce moment, l'événement était perçu comme le pire acte de vandalisme contre un lieu de culte au Canada après les attaques du 11 septembre.

Mani Subramanian, membre du conseil du temple Samaj, a dit qu'il n'oublierait jamais ce jour-là.

«J'ai vu le temple littéralement être détruit par les flammes devant mes yeux. C'est resté gravé dans ma mémoire», a-t-il confié.

M. Subramanian a parlé de l'incendie criminel de samedi, à Peterborough, et du vandalisme à Kitchener, dimanche, comme de gestes «déchirants».

Dans la foulée du 11 septembre 2001 aux États-Unis, au moins dix mosquées et trois synagogues au Canada avaient eu des vitres brisées ou des graffitis à caractère haineux.

Jusqu'à maintenant, ce genre de contrecoups ne s'est pas manifesté dans une large ampleur au Canada, certaines organisations disant ne pas avoir observé une augmentation de signalements de crimes à caractère haineux ces derniers jours.

Le directeur exécutif du Centre de recherche-action sur les relations raciales établi à Montréal, Fo Niemi, a souligné que les victimes de gestes de harcèlement à caractère haineux ou d'actions plus graves craignaient souvent de prendre la parole ou de faire appel à la police.

«L'attaque à Paris pourrait certainement augmenter la fréquence (d'incidents à caractère haineux), mais les gens craignent encore de se manifester», a dit M. Niemi.