Philippe Couillard s'est dit prêt mercredi à rencontrer les chefs autochtones en lien avec les allégations d'agression sexuelle et d'abus de pouvoir qui auraient été commis par des policiers de la Sûreté du Québec à Val-d'Or.

« J'ai toujours rencontré avec plaisir les chefs des nations autochtones, je suis probablement le premier ministre qui a été le plus disponible pour eux et je vais continuer à l'être, a affirmé le premier ministre. J'attends une correspondance sous peu. Suite à ça, on vous reviendra sur la nature et le moment approprié pour cette rencontre. »

Mardi, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, a lancé un ultimatum au premier ministre. Il lui a donné 24 heures pour se rendre à Val-d'Or afin de rencontrer les chefs autochtones.

L'APNQL a depuis « nuancé » ses propos, a affirmé le ministre des Affaires autochtones, Geoff Kelley. Il a affirmé qu'une rencontre sera organisée « dans les meilleurs délais ».

M. Kelley juge par ailleurs « inexact » le propos de M. Picard, qui a qualifié M. Couillard de « premier responsable » des événements de Val-d'Or.

Questionné à savoir qui est responsable de la situation à Val-d'Or, le ministre a répondu : « Beaucoup de personnes. Ça commence dans les communautés, ça commence avec le gouvernement fédéral. Il y a des responsabilités partagées dans ce dossier. »

Plus tôt en matinée, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a fait écho aux demandes de l'APNQL. Il a pressé M. Couillard de rencontrer les leaders autochtones au plus vite en affirmant qu'il y a « une certaine urgence d'agir ».

« Il doit les rencontrer rapidement et mettre en place une enquête qui satisfait les autochtones », a expliqué M. Legault.

À l'Assemblée nationale, le Parti québécois a pressé le gouvernement Couillard d'instituer une enquête publique sur la situation des autochtones. Québec s'y refuse pour le moment. Il souhaite qu'une éventuelle démarche soit « complémentaire » à la commission sur les femmes autochtones disparues ou assassinées promise par le premier ministre désigné Justin Trudeau.

« Le premier ministre parle comme s'il était spectateur et impuissant devant la situation, a dénoncé le chef péquiste Pierre Karl Péladeau. Devrait-il plutôt agir comme un chef d'État au lieu de se réfugier derrière d'éventuelles, possibles, hypothétiques démarches du gouvernement fédéral en vue de la nomination d'une commission d'enquête? »