Le nouveau grand patron des militaires canadiens convoque tout son état-major à un colloque d'une journée, en août, pour «tracer la voie à suivre» afin d'éradiquer le harcèlement sexuel et les agressions au sein des Forces armées.

Le général Jonathan Vance, chef d'état-major de la défense depuis vendredi dernier, a aussi promis jeudi des annonces prochaines dans le but d'améliorer «la façon dont les Forces armées traitent les personnes touchées par l'inconduite sexuelle». Entre-temps, il invite les victimes à composer le 9-1-1 en cas d'urgence, ou encore à porter plainte à des supérieurs ou à la police militaire.

Dans une lettre adressée à tous les militaires, le général Vance soutient que déjà, des commandants ont commencé à prendre des mesures et à donner des directives à leur organisation. Mais le chef d'état-major souhaite maintenant coordonner ces efforts collectifs.

«Il s'agit d'un enjeu sérieux, a-t-il expliqué. Que vous soyez un chef, un subalterne ou un collègue, tout comportement sexuel dommageable mine notre identité fondamentale et menace le moral, la disponibilité opérationnelle et l'institution. Il faut que ça s'arrête maintenant.»

Il considère même cette initiative comme une opération militaire, et lui a donné le nom d'opération Honneur.

«Les Forces armées canadiennes n'ont jamais échoué une opération par le passé, et nous ne pouvons pas échouer maintenant», a déclaré le général Vance.

Le général s'est également engagé à soutenir les victimes. «Nous devons nous assurer que cela ne se reproduise plus, et nous allons tous répondre au besoin de changement pour s'assurer que le respect et l'honneur, les fondements de notre culture, soient constamment maintenus», a-t-il affirmé.

«Je vais vous guider à travers ce changement, a poursuivi le général Vance. Les prédateurs et les intimidateurs qui agissent de manière contraire au mieux-être et au bien-être de qui que ce soit dans nos rangs ne sont ni utiles durant les opérations ni en garnison et ne sont pas les bienvenus.»

Dans un rapport accablant déposé le printemps dernier, l'ancienne juge de la Cour suprême Marie Deschamps concluait que les inconduites sexuelles étaient «endémiques» au sein des Forces armées canadiennes, et elle laissait entendre que l'état-major tolérait ces mauvais traitements.

L'ancienne juge Deschamps a émis 10 recommandations. Le général Vance promet dans sa missive aux militaires qu'il a «l'intention de voir à ce que toutes les recommandations soient mises en oeuvre le plus vite et le mieux possible».

«Ce comportement doit prendre fin maintenant, a prévenu le général. Voyez là le premier ordre que je (vous) donne.»