Les anciens soldats qui appellent le ministère de la Défense nationale pour obtenir leurs épingles de service sont accueillis par un message enregistré, mais personne pour leur répondre et aucune boîte vocale où laisser ses questions.

Depuis la fin avril, personne ne répond à un numéro sans frais que l'armée donne aux anciens soldats cherchant à obtenir leur épingle de service ou des cartes d'identité.

Les appelants sont plutôt reçus par des salutations laconiques, puis un message enregistré dans les deux langues officielles.

«Malheureusement, dû (sic) à un important manque de ressources humaines, aucun message ne sera vérifié pour le moment.»

Après avoir quitté le service militaire, les soldats reçoivent généralement une épingle, des cartes d'identité et d'autres documents. S'ils les perdent, ils peuvent en recevoir d'autres en envoyant un formulaire et en payant les frais associés.

Un ancien réserviste âgé de 66 ans, soutient qu'il tente depuis cinq mois d'obtenir son épingle de remplacement.

Colin Rowe a envoyé le formulaire exigé et l'argent, mais n'a reçu aucune nouvelle. Il a donc commencé à chercher à connaître l'état de sa demande.

«J'ai commencé à faire mes appels dans un état d'esprit plutôt léger en fait, mais à mesure que le temps passait, cette colère commençait à monter.»

«C'est irréel», a-t-il lâché.

Ce serait une chose si l'armée disait simplement qu'ils n'acceptaient pas les appels, a-t-il mentionné, mais c'en est une autre d'avouer qu'ils n'ont simplement pas l'argent pour les aider.

Les mesures pour éliminer le déficit, entreprises en 2012, ont amené le ministère de la Défense à recevoir l'ordre du gouvernement fédéral de couper 692,4 millions de dollars de son budget cette année-là, et 1,1 milliard l'année suivante.

Plus de 5000 personnes ont quitté le ministère dans les trois dernières années, a affirmé John MacLennan, le président de l'Union des employés de la défense nationale. Et l'un des impacts de ces coupes est de n'avoir personne au bout du fil lorsqu'on cherche de l'aide.

«C'est un service simple, mais qui signifie beaucoup pour un soldat», a-t-il fait valoir.

Un porte-parole du ministère de la Défense a indiqué à La Presse Canadienne que le numéro de téléphone ne serait plus donné comme contact et que le message serait mis à jour pour donner des instructions claires pour obtenir l'aide recherchée. Samedi après-midi, cela semblait avoir été fait, puisque le message donnait des adresses courriel.

Personne ne répond désormais à cette ligne pour des raisons de productivité, a expliqué le ministère, et les courriels sont maintenant la façon privilégiée de contacter les responsables, parce qu'ils permettent un meilleur suivi.