Le premier ministre indien a qualifié les attaques du mois d'octobre, à Ottawa, de «violations contre un temple de la démocratie», qui nécessitent une meilleure coopération entre les pays pour lutter contre le terrorisme à l'échelle internationale.

Narendra Modi, qui est en visite officielle au Canada, a plaidé pour que l'Organisation des Nations unies (ONU) profite de son 70e anniversaire cette année pour adopter un projet de traité visant à criminaliser le terrorisme et à restreindre l'accès de telles organisations au financement et aux armes. Il a aussi souligné que l'ONU devrait ainsi fournir une définition exhaustive du terrorisme.

Aux côtés du premier ministre canadien Stephen Harper, à Ottawa, M. Modi s'est engagé à approfondir les liens entre son pays et le Canada sur les questions de sécurité nationale.

Stephen Harper a affirmé qu'il poursuivrait l'effort amorcé il y a une dizaine d'années pour accroître la coopération entre leurs deux pays. M. Harper a ajouté que l'Inde et le Canada partageaient les mêmes valeurs et les mêmes institutions, mais aussi les mêmes problèmes et les mêmes menaces.

Le premier ministre indien a affirmé dans sa langue d'origine que tous les pays avaient été des «victimes» des attentats perpétrés à Ottawa, ajoutant que le terrorisme n'avait «pas de frontière» ni de «forme précise».

Plusieurs dirigeants internationaux ont exprimé leurs regrets au Canada depuis le mois d'octobre, lorsque le tireur Michael Zehaf Bibeau avait tué un soldat, Nathan Cirillo, au Monument commémoratif de guerre du Canada, avant qu'il ne se dirige vers l'édifice du Centre du parlement, où il avait finalement été abattu.

MM. Harper et Modi ont rencontré la presse dans la salle de lecture du parlement, où le premier ministre et le caucus conservateur s'étaient réfugiés lorsque le tireur était toujours en fuite.

«C'était une attaque contre les valeurs humaines. Nous devons nous unir pour lutter contre le terrorisme», a soutenu M. Modi.

Le premier ministre indien a en outre salué les qualités de son homologue canadien qui, selon lui, a sensibilisé les autres dirigeants du monde au terrorisme.

L'Inde a été elle-même la cible de plusieurs actes terroristes à travers le temps. D'ailleurs, la semaine dernière, une cour parkistanaise a autorisé la libération sous caution de celui qui aurait planifié les attentats de Mumbai, qui avaient fait 166 victimes en 2008. Le groupe terroriste pakistanais Lashkar-e-Taiba avait revendiqué la responsabilité de l'attaque.

Mercredi, les premiers ministres n'ont pas fait mention du bombardement du vol 182 d'Air India, en 1985, qui avait tué sur le coup les 329 passagers, dont la majorité étaient des Canadiens. Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières dans l'histoire du Canada.

MM. Harper et Modi assisteront à une cérémonie, jeudi, au monument commémoratif d'Air India, à Toronto.