Le gouvernement Couillard va resserrer les règles qu'il avait lui-même proposées l'automne dernier pour encadrer les séjours à l'étranger des bénéficiaires de l'aide sociale.

Le projet de règlement présenté par l'ex-ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, proposait qu'un prestataire de l'aide de dernier recours ne puisse quitter le Québec plus de 15 jours consécutifs dans un mois. Aujourd'hui, son successeur Sam Hamad raccourcira la laisse ; un prestataire ne pourra quitter la province que pour sept jours - théoriquement 14 jours consécutifs s'il part à la fin d'un mois et revient au début du suivant.

Selon les informations obtenues par La Presse, la décision est tombée après que les fonctionnaires eurent constaté que ces dispositions étaient utilisées fréquemment par des bénéficiaires des régions frontalières, qui se rendent travailler dans la province voisine en toute impunité tout en retirant l'aide sociale ici. On estime qu'environ 2000 prestataires sont dans une telle situation.

Protectrice du citoyen

Le règlement que doit officialiser aujourd'hui le ministre Hamad retient des observations faites par la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, devant le projet de règlement publié par François Blais.

Québec voudra être plus souple quant à l'application de la valeur d'une maison dans le calcul d'une prestation. On promet aussi d'être plus attentif aux demandes des centres de désintoxication qui estiment que la coupe d'aide sociale prévue pour leurs clients les privera de revenus nécessaires. Les centres pourront recevoir de l'aide de Québec après avoir démontré leurs problèmes financiers. Les bénéficiaires qui auront subi des coupes le temps d'une cure auront de l'aide pour leur loyer.

Dans l'ensemble, les six règlements modifiés officiellement aujourd'hui après leur publication dans la Gazette officielle permettront à Québec d'épargner environ 10 millions.