Le Syndicat des ingénieurs d'Hydro-Québec demande à un tribunal d'arbitrage d'empêcher Hydro-Québec d'accorder des contrats à des firmes de génie externes, alors que la société d'État a à l'interne des ingénieurs capables de faire le travail.

En fait, une dizaine de griefs ont déjà été déposés par le syndicat concernant ce recours à des ingénieurs de firmes privées de génie, a expliqué en entrevue Carole Leroux, présidente du Syndicat professionnel des ingénieurs d'Hydro-Québec.

Mais à cause du délai requis avant d'entendre ces griefs, le syndicat demande à l'arbitre d'accorder une ordonnance de sauvegarde afin de forcer la société d'État à cesser de faire appel à des ressources externes, le temps que le dossier soit entendu sur le fond.

«Dans la convention collective, c'est prévu qu'Hydro-Québec doit nous informer avant de donner des travaux à l'externe», critique Mme Leroux, qui affirme que dans certains cas, cela n'a pas été fait.

De plus, «la convention dit que s'il y a des ingénieurs disponibles et compétents pour faire la job, Hydro-Québec doit d'abord employer ses ingénieurs à l'interne avant d'aller à l'externe», ajoute-t-elle.

La situation dénoncée par le syndicat prévaudrait particulièrement à la centrale nucléaire Gentilly-2, là où il y a davantage d'ingénieurs dits excédentaires, donc disponibles, à cause du déclassement de la centrale. Certains seraient «relégués dans des roulottes de chantier», soutient le syndicat.

Du même souffle, le syndicat dénonce le fait que des retraités d'Hydro-Québec, notamment, obtiennent des mandats de consultation en travaillant de nouveau pour leur ancien employeur.

Version d'Hydro

De son côté, la direction d'Hydro-Québec a laissé entendre qu'elle était en droit de recourir à la sous-traitance pour le type de travaux pour lesquels elle y a effectivement recours.

«Il (nous) arrive à l'occasion de recourir à l'externe pour des expertises spécifiques, notamment en raison des activités bien spécialisées où nous en sommes rendus à la centrale de Gentilly-2», a fait savoir Isabelle Thellen, chef aux affaires publiques et médias à Hydro-Québec.

Elle indique que la société d'État ne commentera pas plus avant, puisque «le dossier fait présentement l'objet d'un recours de la part du SPIHQ (le syndicat) devant un arbitre de griefs».

Mme Thellen ajoute qu'«Hydro-Québec gère efficacement ses ressources et les fonds publics dans le respect des lois et dispositions conventionnées».