Le policier qui a arrêté des centaines de personnes durant le sommet du G20 à Toronto, il y a quatre ans, a donné des ordres aveugles, a affirmé un procureur lors de l'audience disciplinaire de l'agent, mercredi.

Le surintendant Dave (Mark) Fenton a plaidé non coupable à cinq chefs d'accusation d'arrestation illégale et de conduite déshonorante pour des actes découlant de deux incidents survenus durant le week-end du sommet.

Le premier incident a eu lieu le samedi 26 juin 2010, quelques heures après qu'un petit groupe eut brisé des fenêtres et incendié des voitures de police.

M. Fenton a ordonné à des agents de coincer les manifestants devant un hôtel du centre-ville. Plus de 260 personnes ont été arrêtées et emmenées dans un centre de détention provisoire de fortune, qui a été fortement critiqué en raison de ses conditions déplorables.

Le lendemain, six minutes après son arrivée en devoir, M. Fenton a ordonné à la police de garder bon nombre de gens debout durant des heures à une intersection du centre-ville, malgré un important orage qui les a trempés.

L'avocat de la poursuite, Brendan van Niejenhuis, a affirmé que, dans les deux cas, les ordres ont été donnés aveuglément. Il a aussi assuré que les preuves allaient soutenir cette hypothèse.

«La foule était hétérogène. Certaines personnes étaient des passants, d'autres, des curieux qui s'étaient arrêtés pour voir ce qui se passait, et d'autres étaient sans aucun doute des manifestants», a-t-il fait valoir lors de l'audience qui se tenait au quartier général de la police de Toronto.

Au coeur de l'audience, M. van Niejenhuis a soutenu que «la question ultime» devant obtenir une réponse du juge à la retraite Peter Grossi était la suivante: «Est-ce que les arrestations étaient légales et nécessaires, et constituaient-elles une conduite qui abaisserait l'image du service de police de Toronto aux yeux du public?»

Les avocats de certains des plaignants, qui ont été coincés dans la souricière, ont aussi dit durant l'audience que les agissements de M. Fenton étaient démesurés et avaient violé les droits civils.

L'avocat défendant M. Fenton, Peter Brauti, a pour sa part fait valoir que son client avait pris des décisions avec les informations dont il disposait, et que c'est ce qui devait être au coeur de ce dossier.